Inciter les Centrafricaines à être plus active dans le processus de paix

20 déc 2016

Inciter les Centrafricaines à être plus active dans le processus de paix

Sur les 23 ministres que compte l’actuel gouvernement centrafricain, trois sont des femmes. L’Assemblée nationale compte 11 femmes sur un total de 140 députés. Des chiffres qui démontrent à souhait que la RCA, bien qu’ayant été, avec le Libéria, les rares pays africains à avoir été dirigés par une femme, enregistre une très faible participation des femmes à la vie politique du pays.

Les Nations Unies, dans leur processus de stabilisation de la RCA, œuvrent pour une plus grande implication des femmes. Aussi, ONUFEMMES a-t-elle initié le projet «DDR et action humanitaire sensible au genre en République centrafricaine» qui soutient l’implication des femmes et filles dans la gestion des comités locaux de paix et de réconciliation dans les villes de Bangui, Bouar et Bambari.

Dans le cadre de l’exécution dudit projet, ONUFEMMES a organisé en collaboration avec le département de la Réconciliation nationale du Ministère des Affaires sociales et de la Réconciliation nationale, un atelier de sensibilisation des leaders des organisations locales, le 20 décembre 2016, à Bangui. Une quarantaine de leaders d’organisations de la société civile des huit arrondissements de la capitale centrafricaine ont pris part à cet atelier dont l’objectif est de renforcer leurs capacités, afin de les inciter à prendre une part active à la mise en place et à la gestion des comités locaux de paix.

La 1ère Vice-présidente de la délégation de la ville de Bangui, Mme Léontine Yangba Weibona Bona, a souligné, à l’ouverture des travaux de l’atelier, la pertinence des comités locaux de paix: « Le problème de la paix nous tient à cœur ».

Mme Chantal Kingué Ekambi, Coordonnatrice du programme ONUFEMMES Centrafrique, a, pour sa part, expliqué que l’initiative de son organisation se justifie par le fait que «les femmes représentent le groupe idéal qui peut, au sein des collectivités, apporter de leurs atouts naturels qui sont des atouts de paix, de réconciliation et de médiation, mais aussi participer à la prise de décision au sein des collectivités ». Et  la Coordonnatrice ONUFEMMES Centrafrique de faire valoir que « la collectivité ne vit que par les personnes qui la gouvernent, et les femmes représentant près de la moitié de la population doivent aussi y prendre part».

Un objectif à atteindre, donc, pour soulager une couche féminine plus durement éprouvée par la récente crise sécuritaire. Ce volet d’action est aussi inscrit par le Conseil de sécurité dans le mandat de la MINUSCA, en lui demandant de « tenir pleinement compte, dans tous les aspects de son mandat, de la question transversale que constitue la problématique hommes-femmes et d’aider les autorités de transition à garantir la contribution, la participation et la représentation pleine et effective des femmes dans tous les domaines et à tous les niveaux, y compris dans les activités de stabilisation ».