Jean-Pierre Lacroix à Bria : “Soutenez le dialogue prévu entre le Gouvernement et les groupes armés”

11 jan 2019

Jean-Pierre Lacroix à Bria : “Soutenez le dialogue prévu entre le Gouvernement et les groupes armés”

Le Secrétaire général adjoint chargé des Opérations de paix des Nations Unies, Jean-Pierre Lacroix, s’est rendu vendredi 11 janvier à Bria (Centre-est) où il s’est entretenu avec le Préfet de la Haute-Kotto, des leaders communautaires et des déplacés du site de PK3.

A elle seule, Bria concentre presque tous les problèmes apparus avec la crise en République centrafricaine (RCA). La présence massive des groupes armés hostiles empêche le plein déploiement des services déconcentrés de l’Etat et des services sociaux de base dans une ville qui compte désormais le plus grand nombre de déplacés internes du pays. A plusieurs endroits stratégiques, des barrières illégales entravent la libre circulation des personnes et des biens.

C’est dans cette ville où l’insécurité a atteint un niveau inédit que le Secrétaire général adjoint a choisi de se rendre au dernier jour d’une mission de quatre jours en RCA, pour relancer le processus de dialogue entre le Gouvernement et les groupes armés et faire de 2019 « l’année où la concorde, la quiétude, la réconciliation vont triompher » .

Tout au long des rencontres tenues lors de cette visite, Jean-Pierre Lacroix a évoqué le bien-fondé du dialogue prévu le 24 janvier 2019 à Khartoum, sous l’égide de l’Union africaine (UA) et avec l’appui des Nations Unies. Avec le Préfet de la Haute-Kotto, Thierry Evariste Binguinendji, les leaders communautaires et les déplacés du site de PK3, le chef des opérations de paix des Nations Unies a insisté sur « cette chance unique pour la République centrafricaine » que représentent ces négociations en vue de tourner une page sombre de l’histoire du pays. Pour le plein succès de cette initiative, il a sollicité le soutien et l’engagement de toutes les Centrafricains. « Il faut appuyer cet accord car, à la différence des précédents, la MINUSCA est présente et pourra aider dans sa mise en œuvre ; le Président de la République et le Gouvernement y sont fermement engagés, et il y a une forte volonté de soutien des pays voisins, de l’UA et des Nations Unies », a indiqué M. Lacroix. « Vous avez tous un rôle pour que les plaies guérissent, pour que la réconciliation et la justice se fassent », a-t-il ajouté.

Reconnaissant que cette tâche ne sera pas simple, le Secrétaire général adjoint a prévenu ceux qui n’adhèreraient à cette initiative de la lourde responsabilité qu’ils porteront aux yeux des citoyens centrafricains et de la Communauté internationale.». « Ceux-là, le monde entier aura le regard sur eux, et ils devront rendre des comptes. D’autres moyens seront utilisés », a-t-il renchéri.

Tout en exprimant leur satisfaction face au dialogue annoncé, les interlocuteurs du Secrétaire général adjoint ont demandé des mesures immédiates pour prévenir et mettre fin à la violence à Bria. En effet, sans alternatives ni de perspectives d’avenir, la jeunesse rejoint les groupes armés. « La MINUSCA devrait augmenter le nombre de bénéficiaires du programme Réduction de la violence communautaire (CVR) », a demandé une femme leader rencontrée. Dans le même ordre, un chef traditionnel a souhaité davantage « d’investisseurs, notamment pour le secteur agricole ».

Prenant la parole, le Représentant spécial du Secrétaire général, Parfait Onanga-Anyanga, a indiqué que la MINUSCA s’efforcera de répondre à ces demandes tout en appelant les habitants à œuvrer pour la paix. « Il y a beaucoup de projets sur la table du Gouvernement, mais qui ne viendront qu’avec la paix », a-t-il ajouté.