Journée internationale des volontaires 2018 : encourager le volontariat pour bâtir des communautés solides

6 déc 2018

Journée internationale des volontaires 2018 : encourager le volontariat pour bâtir des communautés solides

« Le rôle moteur et multiforme que jouent ces femmes et ces hommes dans la promotion des objectifs de développement durable mérite le soutien sans faille des gouvernements et des autres parties prenantes. En cette Journée internationale, je remercie les Volontaires de tout ce qu’ils font pour que personne ne soit laissé de côté. » — António Guterres, Secrétaire général de l'ONU

A loccasion de la Journée internationale des volontaires (JIV), la Centrafrique a rendu hommage, ce 5 décembre 2018, à tous les volontaires de par le monde et, en particulier, ceux qui sont engagés à renforcer la résilience en RCA. Parmi eux, 230 volontaires nationaux et internationaux sont répartis dans sept agences du système des Nations Unies et la MINUSCA. Ils sont déployés dans les 11 préfectures du pays. Les festivités, qui ont eu lieu au Stade Omnisport, étaient rehaussées par la présence du Directeur de cabinet au Ministère de la jeunesse et sports, Arsène Daniel Ngrepayo, représentant le Ministre empêché, ainsi que de Jean Alexandre Scaglia, Représentant de lOrganisation des Nations Unies pour lAlimentation et lAgriculture (FAO) et Coordonnateur Humanitaire du Système des Nations Unies par intérim. 

 

Des centaines de volontaires ont effectué le déplacement vers le stade Omnisport pour donner de la couleur à cette journée. Diverses manifestations ont marqué la cérémonie, à savoir des expositions photos, une démonstration de Capoeira, des danses traditionnelles, etc.

 

Pour le Représentant de la FAO, lapport des volontaires dans la consolidation de la paix dans le pays est à saluer. « Ces femmes et hommes ont accepté délibérément de se mettre au service de la Nation et accomplissent avec désintéressement et abnégation leur mission afin de bénéficier de toute la confiance que la communauté a placé en eux », a reconnu Jean Alexandre Scaglia.

 

« Nous devons applaudir le travail de tous les autres volontaires nationaux comme étrangers qui œuvrent inlassablement aux côtés de nos populations dans nos divers secteurs », a renchéri Arsène-Daniel Ngrepayo, Directeur de cabinet du Ministère de la Jeunesse et des Sports.

 

En effet, cette journée est une occasion offerte aux pouvoirs publics, aux organismes internationaux et à la société civile dorganiser des manifestations officielles pour magnifier le travail des millions de volontaires à travers le monde qui, loin des feux de lactualité et au prix de multiples sacrifices, aident leurs prochains, œuvrent pour le développement de leurs localités ou de leur pays daccueil. 

 

La JIV 2018 met laccent sur les valeurs du volontariat à travers lappréciation des volontaires locaux, y compris les groupes marginalisés et les femmes qui composent près de 60% de volontaires dans le monde, et leur impact dans la construction de communautés résilientes.

 

Pour lédition 2018, le thème retenu au plan mondial est : « Les volontaires pour bâtir des communautés résilientes ». Il a été créé pour saluer les efforts des volontaires du monde entier, avec un accent particulier sur les volontaires des communautés locales, qui aident à renforcer la résilience de leurs communautés face aux catastrophes naturelles, aux tensions économiques et aux chocs politiques. 

Cette campagne associe la reconnaissance des volontaires à des épreuves concrètes tirées du Rapport sur lEtat du Volontariat dans le Monde (SWVR) 2018, rapport triennal du programme des Volontaires des Nations Unies (VNU). 

 

Des gestes forts en provinces

 

Les volontaires déployés dans les provinces ont de leurs côtés profiter de cette journée pour joindre lutile à lagréable. 

 

A Bria, dans la Haute-Kotto, 238 élèves dont 122 filles de lEcole élémentaire de Boungou 1 ont reçu des kits scolaires de la main des volontaires des Nations Unies affectés au Bureau de la MINUSCA de Bria. 

 

« En tant que volontaire des Nations Unies, nous avions jugé opportun dapporter notre modeste contribution à la résilience des communautés. Et sachant que lécole a un grand rôle à jouer dans le processus de paix et de développement de la Centrafrique, nous avons choisi de distribuer ce lot déquipements scolaires aux élèves de Boungou 1. Cela en vue de faciliter leur apprentissage », a déclaré Edem Kodjovi Dotche, un des VNU à Bria.

 

A Bossangoa, dans la préfecture de l'Ouham, malgré leurs tâches quotidiennes dans divers domaines, les dix volontaires des Nations Unies du Bureau de la MINUSCA ont fait montre de leur esprit de solidarité et de volontariat au service de la paix et du développement. Ils ont initié une collecte de fond qui a permis la réhabilitation du pont de la commune de Ouham-Bac qui avait été détruit. 

Vivement apprécié et salué par les autorités ainsi que les populations de cette localité, ce projet, inauguré le mardi 4 décembre 2018, a été exécuté par lunité du génie militaire du 5ème contingent camerounais basé dans la région. 

 

Au cours de cette cérémonie, Malan Aka, point focal de la réalisation de ce projet, a expliqué aux habitants que cette action qui montre bien que les volontaires sont à lécoute des préoccupations des populations, vise à promouvoir le volontariat, la paix, le vivre ensemble, la cohésion sociale et le développement communautaire en facilitant la libre circulation des personnes et des biens. « Ce pont, aujourdhui fonctionnel, répond à une grande préoccupation des populations. Nous navons pas hésité à mettre la main dans la poche et à récolter les fonds nécessaires pour la réparation de ce pont qui contribuera à la promotion de la paix, à renforcer la cohésion sociale et à tracer les sillons du développement à travers le libre déplacement des différentes communautés », a-t-il déclaré.  

 

Marguerite Garcia, lexemple dune volontaire au service des enfants

 

« Je suis devenue moi-même orpheline dès mon bas âge. Jai survécu parce que des gens mont recueilli et se sont bien occupés de moi. Il est donc naturel que je renvoie lascenseur à lhumanité qui ma tendu la main », confie Marguerite Garcia, VNU, officier de Protection de lenfance à la MINUSCA.

 

En effet, Marguerite Garcia, voulant faire une activité qui pourrait donner de la couleur à sa mission en tant que volontaire des Nations Unies, a décidé, il y a quatre mois, de lancer une campagne de dons pour meubler les trois classes vides de lécole fondamentale de Malimaka, située dans le 5ème arrondissement de Bangui. Létablissement a connu un afflux décoliers déplacés par le conflit armé et les récents événements violents à Bangui et en région. Le projet de Marguerite Garcia a reçu un écho favorable auprès de ses pairs. Ensemble, ils ont pu financer la fabrication de 93 tables-bancs dont le montant est estimé à 1,3 millions de francs CFA.

 

La remise officielle desdits mobiliers a eu lieu le 30 octobre dernier. Et pour l’occasion, les responsables de lécole ont tenu à réunir les élèves dans la grande cour de lécole. Ces derniers en ont profité pour réserver un accueil mémorable à leur bienfaitrice. 

 

Désignée pour représenter ses camarades, Marie-Jeanne, une élève de 11 ans et en classe de CM2 B a prononcé un bref discours qui a ému lassistance. « Quand je serais grande, je voudrais devenir médecin afin de pouvoir soigner les autres. Votre geste va m’aider à réaliser mon rêve », a laissé échapper la petite fille.

 

En réceptionnant le mobilier, le directeur de lécole, Korrack Dingamnoudji, a confié que « le premier souci dun représentant de léducation, est de voir les enfants aller à lécole, les édifices scolaires se multiplier, avoir un cadre de paix et de sécurité autour et à lintérieur du milieu scolaire, voir les enfants apprendre et sépanouir en toute liberté ». Les 93 tables-bancs ont été répartis dans trois salles de classes dans lesquelles environ 300 enfants suivaient les cours soit assis sur des morceaux de briques ou à même le sol.  

 

« Ces enfants sont lavenir de la Centrafrique de demain. Votre action aura un grand impact dans leur condition détude », a conclu Bernadette Yamdougou, Chargée de la scolarisation des filles et représentante de lassociation des parents délèves pour la circonstance. 

 

(Photos: Herve Serefio, Malan Aka, Ibrahima Diallo)