L’Archevêque de Bangui organise une marche pour la paix et la levée des barricades

23 déc 2015

L’Archevêque de Bangui organise une marche pour la paix et la levée des barricades

Ce mercredi 23 décembre,  l’Archevêque de Bangui, Monseigneur Dieudonné Nzapalainga a organisé, avec les chrétiens catholiques, une marche de la paix qui a duré plus de 2 heures.  Cette marche est partie  de la Maison des sœurs du quartier Castor jusqu’au PK5, avant de revenir au point de départ.

L’objectif de cette marche sous la protection des Casques bleus de la MINUSCA,  était de rappeler aux chrétiens que  « Noël approche, avec la naissance du Seigneur »,  comme le dira Monseigneur Nzapalainga. Une naissance qui doit être source de joies. Ainsi, l’évêque inscrira-t-il sa démarche dans une espérance de paix, et pour dire à ceux qui érigent encore des barricades, de les lever pour reconstruire le pays hors des clivages.

La marche a  débuté avec une dizaine de chrétiens qu’accompagnaient les sœurs catholiques et le curé de la Paroisse Sainte Trinite de Castor, l’abbé Sixte Mbrendjeze-Ngasha ; mais au fur et à mesure de l’avancée, le groupe s’élargissait de la présence de nombreux riverains, sensibles au message de paix et à l’appel du rassemblement, le tout avec des chants de louange en langue Sango.

Au quartier PK 5, du 3eme Arrondissement de Bangui, Monseigneur Nzapalainga a été reçu chaleureusement par l’Imam de la Mosquée Centrale, Moussa Naibi, sous les applaudissements de la foule. Il dira sa joie d’être en ces lieux avant que le porte-parole de la communauté musulmane du PK5, Ousmane Abakar,  ne dise :

«  Comme d’autres musulmans ici, je suis très content de cette visite de l’Archevêque. Cela faisait des années que les chrétiens ne venaient plus  librement ici »,  en dépit de la nécessité  qu’il y a, pour les deux communautés, à vivre ensemble « Monseigneur Nzapalainga vient de jouer le rôle d’un bon serviteur de Dieu, et nous pensons que c’est un bon signal pour la libre circulation de tous dans le pays », a-t-il conclu.

A son tour, le vice- président de l’Organisation des Jeunes Musulmans Centrafricains (JEMUSCA), Hassabarassoul Moussa a dit qu’ils ne sont pas les ennemis de la paix. Par ailleurs, at-t-il ajouté, « il n’y aura pas de paix sans les chrétiens au PK 5 ou sans les musulmans en ville », avant de demander à toutes les communautés de cesser les violences et de  préserver l’avenir de la jeunesse centrafricaine.

L’Archevêque de Bangui a indiqué que les frères et sœurs centrafricains ont fait la marche sans aucune arme. « Enterrons la hache de guerre et construisons notre pays », a-t-il souligné avant de préciser que « ceux qui ont enclenché cette guerre et qui continuent à l’attiser vivent dans des maisons, mais que les enfants qui l’ont fui vivent à la belle étoile dans des sites de réfugiés. » L’Archevêque de Bangui a demandé aux belligérants d’avoir pitié de ces enfants, et en a profité pour solliciter des candidats aux prochaines élections, l’acceptation du verdict des urnes : «  Si vous perdez, acceptez votre défaite pour éviter de créer des situations qui nous mèneront vers d’autres crises. » L’évêque exhortera les citoyens rassemblés autour de lui à participer au vote du 27 décembre non pas sur des considérations ethniques ou religieuses mais dans la perspective des intérêts de la Centrafrique.