L’Ouham à l’école de la gestion des rumeurs et de l’information

19 fév 2021

L’Ouham à l’école de la gestion des rumeurs et de l’information

Lutter contre les violences communautaires en période de conflits armés, c’est l’objectif poursuivi par l’atelier de formation organisé, les 11 et 12 février 2021 à Bossangoa, à l’intention de 100 membres des Comités locaux de paix, autorités locales, membres d’associations féminines, journalistes, enseignants et représentants de groupes armés, dans le cadre du Programme de réduction de violence communautaire (CVR) de la MINUSCA.

Par Sintiche Tchinda

Initiée par la division Désarmement, la démobilisation et la réintégration (DDR) de la Mission dans le cadre de la quatrième vague de l’opération CVR la rencontre visait à promouvoir une approche holistique de lutte contre les violences communautaires au sein des sociétés touchées par les conflits armés.

En effet, au-delà d’offrir une possibilité de réinsertion économique par les formations professionnelles en couture, maçonnerie, saponification, menuiserie, coiffure et restauration, cette opération vise à établir une passerelle entre le monde de l’emploi et la promotion d’un nouveau vivre ensemble au sein de la communauté. Car, comme fait valoir le participant A.B., « toute chose à un début et une fin. Nous, centrafricains et populations de la ville de Bossangoa, devons-nous lever pour trouver une solution durable pour que la paix soit rétablie. Les enfants doivent retourner à l’école, et nous devons participer au développement de notre région et de notre pays en général ».

Le chef du bureau, par intérim, de la MINUSCA à Bossangoa, Enow Arrey Etta, a attiré l’attention des participants sur le travail réalisé par la Mission dans le cadre de son mandat pour ramener la paix dans l’Ouham. « L’on constate qu’aujourd’hui, malgré l’absence des Forces de sécurité intérieure (FSI), la MINUSCA est là, proche de la population pour veiller à leur protection », a-t-il indiqué.

Les participants se sont, pour leur part, dits édifiés par les échanges sur la question particulière des rumeurs en période de crise et fondamentalement, sur l’impact négatif de ces rumeurs dans l’enlisement de la crise et la destruction du tissu social. « La désinformation et la mésinformation qui sont les caractéristiques d’une rumeur, ont des conséquences désastreuses à la fois sur notre environnement, mais aussi contribuent à la création d’un environnement de peur et de psychose. Cette psychose conduit à la méfiance, et à la création des tensions au sein des communautés dont la résultante est la violence », a expliqué l’officier des affaires civiles de la MINUSCA, Jérémie Yakoumbala. Le rôle des juridictions nationales et internationales dans la lutte contre l’impunité et les droits de l’homme en période de crise, a également fait l’objet des échanges entre participants et formateurs.

Comme principale recommandation à l’issue de ces deux jours de rencontre, les participants souhaitent: « la mise en œuvre des comités en vue de la vulgarisation du rôle de la MINUSCA dans l’Ouham ». Une proposition portée par le Préfet de l’Ouham, Wilikon Barthelemy. « Si les autorités que nous sommes, et la population arrivons à vaquer à nos occupations, c’est grâce à la présence et aux efforts de la MINUSCA. Il est important, que nous les appuyions dans le cadre de la mise en œuvre de leur mandat », a-t-il conclu.

 

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