La communauté internationale doit soutenir davantage la transition en cours, selon une experte de l'ONU

26 juin 2015

La communauté internationale doit soutenir davantage la transition en cours, selon une experte de l'ONU

 L'Experte indépendante des Nations unies sur la situation des droits de l'homme en République centrafricaine, Marie-Thérèse Keita Bocoum, a appelé vendredi la communauté internationale à redoubler d'efforts pour aider le pays à réaliser pleinement sa transition vers la paix, la réconciliation nationale, la reconstruction et la fin de l'impunité.

Au terme d'une visite de sept jours dans le pays, du 16 au 23 juin 2015, l'Experte de l'ONU a félicité les Centrafricains pour les étapes importantes franchies en faveur de la paix, la réconciliation nationale et la lutte contre l'impunité.

« La République centrafricaine a montré sa détermination en faveur de la paix, de la réconciliation nationale et de la justice en adoptant le Pacte républicain à l'issue du Forum de Bangui, pacte qui définit une feuille de route consensuelle pour le pays », a déclaré Mme Keita Bocoum, qui a aussi appelé les parties prenantes à continuer leurs efforts pour la mise en œuvre du pacte afin de ne pas décevoir les espoirs suscités.

« J'ai pris bonne note qu'un calendrier électoral a été fixé, mais de nombreux défis persistent », a déclaré l'Experte indépendante.

« Les autorités nationales, avec l'appui de la MINUSCA [Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine], ont lancé un signal important concernant la lutte contre l'impunité en arrêtant trois leaders importants de groupes rebelles fin 2014 et début 2015. Cependant, les principaux responsables de violations graves des droits de l'homme doivent être appréhendés au plus vite pour que la lutte contre l'impunité soit effective et que cette situation n'ait pas un impact négatif sur le climat socio-politique, comme ce fut le cas par le passé », a-t-elle ajouté.

Mme Keita Bocoum a aussi souligné que l'octroi de cartes d'identité et l'enregistrement des personnes déplacées et des réfugiés durant le recensement de même que leur participation aux élections seront des défis importants mais essentiels pour garantir la légitimité du scrutin.

L'Experte de l'ONU a néanmoins fait part de son inquiétude face aux actes de violences contre des civils perpétrés par les éléments armés qui, malgré les récents accords sur la cessation des hostilités et un programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), continuent de menacer les populations civiles.

Elle a notamment souligné l'importance de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les enfants contre les violences et les abus, en particulier ceux qui sont vulnérables, comme par exemple dans le camp de déplacés de Mpoko, que l'experte a visité.

« Lorsque des violations sont rapportées, les autorités responsables doivent protéger les victimes d'autres préjudices, poursuivre en justice les responsables présumés et offrir des réparations », a-t-elle souligné.

Mme Keita Bocoum participera à un dialogue interactif sur la lutte contre l'impunité en République centrafricaine le 30 juin au Conseil des droits de l'homme à Genève et présentera son rapport et ses recommandations à la 30ème session du Conseil en septembre.