Les populations de Baoro s’engagent à abandonner les exécutions extrajudiciaires

29 juin 2015

Les populations de Baoro s’engagent à abandonner les exécutions extrajudiciaires

Les populations de Baoro, dans la Préfecture de la Nana-Mambéré dans l’Ouest de la République Centrafricaine, se sont engagées le 28 juin 2015 à mettre fin aux exécutions extrajudiciaires issues de la vindicte populaire contre leurs concitoyens accusés de pratique de sorcellerie et de charlatanisme. Elles se disent également prêtes à arrêter les violations massives des droits de l’Homme et à s’insérer dans la dynamique de la réconciliation, de la cohésion sociale et à commencer à écrire ensemble une nouvelle page du vivre ensemble. De même, elles ont assuré vouloir mettre un terme à la stigmatisation, à l’image de «ville de l’horreur» dont souffre la localité.

Les engagements ont été pris lors d'échanges des représentants de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) et les populations en présence de journalistes à l'occasion d'un voyage de presse organisé par la Mission dans la Préfecture de la Nana- Mambéré.

La MINUSCA a dit prendre acte de ces engagements et espère qu’ils seront suivis d’effets tangibles. Elle a aussi déploré, à cette occasion, le fait que des personnes vulnérables soient soumises à des traitements cruels, dégradants et inhumains impunément suite à des allégations de pratiques de charlatanisme et de sorcellerie.

Au cours des échanges, comme à Bouar, les habitants de Baoro ont eu l’occasion de s’exprimer sur leurs attentes quant au processus électoral qui devrait marquer, espèrent-ils, le retour définitif de l’autorité de l’Etat et des services administratifs notamment dans le domaine de la santé et de l’éducation. A ce sujet, les représentants des démembrements de l’ANE attendent l’attribution de locaux et la réception du matériel adéquat pour effectuer l’enregistrement des électeurs prévu le 2 juillet prochain.

Dans le même ordre d’idées, ils ont souhaité la réhabilitation de la Maison d’arrêt de Baoro afin de mieux lutter contre l’impunité. Concernant la sécurité, Baoro s’est félicité du travail déjà accompli par la MINUSCA. La sous-préfecture a souhaité l’amélioration de la situation afin qu’elle jouisse des dividendes du retour de la paix notamment à travers la reprise des activités commerciales et la création d’emplois pour les jeunes pour qu’ils ce détournent de la violence et du banditisme.