La MINUSCA à l’écoute des populations de la Nana-Mambéré

29 juin 2015

La MINUSCA à l’écoute des populations de la Nana-Mambéré

A la faveur d’un voyage de presse organisé du 25 au 29 juin 2015, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) est allée à l’écoute des populations de la Préfecture de la Nana-Mambéré, à l’Ouest du pays. Ce faisant, la Mission a voulu tâter le pouls du pays à la veille des élections présidentielle et législatives.

La sécurité, la restauration et l’extension de l’autorité de l’Etat ainsi que la réconciliation et la cohésion sociale ont été au cœur des sessions d’échange avec les autorités administratives et les populations.

Il s’avère que la sécurité s’est beaucoup améliorée dans la Nana-Mambéré, notamment à Bouar, même si elle demeure encore un enjeu de taille. Les casques bleus présents dans la région continuent de fournir un effort considérable pour assurer la protection des civils. La Force de la MINUSCA continue de traquer ceux qui menacent les populations et qui voudraient constituer une entrave au retour à la normalité. Après les engagements pris lors du Forum de Bangui et la signature de l’Accord sur les principes de Désarmement, Démobilisation, Réintégration et Rapatriement (DDRR) entre le Gouvernement de transition et les groupes armés, la violence ne devrait plus perdurer. Le démantèlement d’un camp du Front Démocratique pour le Peuple Centrafricain (FDPC) à Zoukoumbo dans le cadre de l’opération militaire «Izi legue» (Liberer la Voie) , en atteste. Cette dernière est toujours en cours.

La Force s’est aussi beaucoup investie dans la sécurisation de la route principale d’approvisionnement n°1, allant de Douala à Bangui. La praticabilité de cette voie facilite l’approvisionnement de la capitale, Bangui, mais est aussi synonyme de reprise économique pour les villes que les convois commerciaux traversent ou qui leur servent d’escale. C’est le cas entre autres de Baboua, de Baoro et de Bouar. En outre, la perception des recettes douanières est le signe que l’Etat exerce à nouveau son autorité sur le territoire centrafricain comme c’est le cas à Cantonnier à la frontière entre le Cameroun et la RCA.

La restauration et l’extension de l’autorité de l’Etat, intrinsèquement liées au retour de la sécurité, ont également figuré parmi les préoccupations citées par les autorités administratives et les populations. A l’approche des échéances électorales, les acteurs locaux ont souligné la nécessité d’une meilleure communication avec l’Autorité nationale des élections (ANE) et la mise en place de moyens logistiques qui permettront d’effectuer l’enregistrement des électeurs qui doit démarrer dans la préfecture le 2 juillet prochain et de mener à bien le processus électoral. Pour sa part, la MINUSCA a réitéré sa disponibilité à appuyer le processus politique en vue de faciliter la tenue d’élections transparentes, justes, régulières et ouvertes à tous, y compris aux réfugiés et aux personnes déplacées. Cet appui s’est notamment matérialisé dans la Préfecture de la Nana-Mambéré par une dotation en équipements et en matériels de bureau afin que les autorités, ayant récemment regagné leurs postes puissent reprendre efficacement le travail. De même, le lancement de la première phase des travaux de réhabilitation de la Maison d’arrêt de Bouar, financés par la MINUSCA, est un pas positif en direction du respect de l’Etat de droit et de la lutte contre l’impunité. Le bâtiment ainsi que ses équipements seront livrés dans douze (12) semaines.

Sur le plan de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, les avancées sont encourageantes même si beaucoup reste encore à faire. Des tensions persistent mais les populations ont montré leur volonté et leur détermination à tourner la page du conflit et à renouer avec leurs relations anciennes.

En attendant, le début du processus de Désarmement, Démobilisation, Réintégration et Rapatriement (DDRR), la MINUSCA a lancé un programme de Travaux à haute intensité de main d’œuvre (THIMO) impliquant des femmes et des jeunes, des Centrafricains de différentes confessions dans le but de raffermir le lien social. Cette méthode a été appliquée lors des travaux de réhabilitation du pont sur la rivière Gouna à Bouar. L’ouvrage a été livré aux autorités préfectorales le 25 juin dernier. Il permet à nouveau aux habitants de la ville d’échanger et de se déplacer librement. Les défis restent nombreux pour les populations et pour la Mission onusienne. Ils peuvent être relevés si les conditions d’une paix durable sont réunies, à savoir la détermination des populations à se réconcilier et la poursuite de l’assistance de la MINUSCA fondée sur le triptyque : protection des civils, extension de l’autorité de l’Etat et appui au processus politique.