La MINUSCA appuie la sensibilisation au pré-DDR à Birao

12 sept 2015

La MINUSCA appuie la sensibilisation au pré-DDR à Birao

La Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations unies était à Birao le samedi 12 septembre. Elle était accompagnée du Directeur de la Division Désarmement, Démobilisation, Réintégration et Rapatriement (DDRR),  Khaled Ibrahim, du Haut-commissaire à la Primature,  chargé du DDR et de la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS), le Lieutenant-colonel Noel Selessan, et du Chef d’état-major de la Force de la MINUSCA,  le Général Lapasse. 

L’objet de cette visite, comme l’expliquera succinctement Mme Corner à la Mairie de Birao et devant le maire de cette ville, Mahmat Khachmir, et les ex combattants du Mouvement des Libérateurs Centrafricains pour la justice (MLCJ), était de sensibiliser  les ex-rebelles de ce mouvement sur la nécessité du pré-DDR et améliorer leur compréhension sur son processus. Et elle rappellera : « nous appuyons le processus de paix en Républiquecentrafricaine. Tel est notre mandat ; et notre priorité est la protection des civils ». En tant que responsable des Affairespolitiques et des questions du DDR à la MINUSCA, Mme Corner a indiqué que les élections ne peuvent avoir lieu en l’absence de conditions minimales de sécurité ; le pré-DDR s’inscrit dans la logique de ce préalable afin d’obtenir de bonnes élections. D’où l’importance de la sensibilisation qui ne vise d’autre objectif que l’adhésion du plus grand nombre. Pour asseoir la paix, poursuivra la Représentante spéciale adjointe, nous avons besoin d’un gouvernement démocratiquement élu et de représentants du peuple choisis dans les mêmes conditions.

Mais Mme Corner quittera la Mairie de Birao en laissant derrière elle, ex-rebelles du MLCJ, Haut-commissaire chargé des DDR à la primature et Directeur de la Division DDR de la MINUSCA échanger à huis clos et parvenir, au plus vite, à un consensus pour  la mise en œuvre du pré-DDR dont l’une des mesures phares est le dépôt et l’entreposage des armes, en échange d’activités génératrices de revenus et de la mise en œuvre de Travauxà Haute Intensité de Main d’œuvre (THIMO), susceptibles d’occuper les ex-combattants.

La Représentante spéciale adjointe se rendra donc ensuite chez le Sultan de Birao, Ahmat Moustapha Angagbo, autorité traditionnelle, à la fois morale et religieuse, figure emblématique de l’unicité de Birao. Au dignitaire, Mme Corner expliquera l’objectif de la visite de la MINUSCA à Birao, laquelle consiste pour l’essentiel à soutenir le processus de paix. Occasion pour elle de saluer la contribution du Sultan à ce  processus, et son appui inestimable au retour à la cohésion sociale et religieuse. Et de dire : « nous croyons  que toutes les communautés doivent participer à part entière aux consultations électorales ; d’où la nécessité d’un climat de sécurité et de confiance qui passe par le dépôt des armes et le retour à une culture de paix. Notre mandat est de supporter la justice et les droits de l’homme, et le processus de réconciliation en Centrafrique. »

Le Sultan reconnaitra, en ce qui le concerne, l’amélioration du climat sécuritaire à Birao, grâce à l’action déterminante de la MINUSCA ; il dira son adhésion aux valeurs prônées par la mission, mais déplorera la grande pauvreté dans laquelle végète le département de la Vakaga, en général, et Birao, en particulier. Birao dont le retard économique et infrastructurel est le plus consternant du pays, selon le Sultan. Le dignitaire révèlera que le seul médecin de la ville n’y est que depuis deux semaines et que la cité en déshérence absolue manque d’école et de routes fréquentables, susceptibles de relier les communautés. « Le gouvernement nous a oubliés ! », lancera  le Sultant  Ahmat Angagbo avant de dire que néanmoins, « tout est fait pour encourager les populations à s’inscrire sur les listes électorales. » Satisfaite de cette adhésion, Diane Corner remerciera le sultan pour sa contribution au processus électoral, pour sa sagesse et son leadership.

Autre temps fort de la visite, la rencontre avec le contingent zambien qui sécurise la localité. Ultime moment d’échanges avec la Force sur l’état de sécurité, plutôt satisfaisant de la région, selon les soldats. Puis Madame Corner rejoindra à nouveau Khaled Ibrahim, Noel Selessan et le Général Lapasse, à la mairie de Birao, où s’achevait le huis clos dans un consensus plutôt rassurant : oui, le pré-DDR sera appliqué et respecté par le MLCJ ; oui, l’adhésion au processus électoral est acquise ; oui, les élections doivent avoir lieu dans les délais requis. Mais gouvernement et partenaires internationaux doivent s’engager à sortir Birao de son état saisissant de sous–développement, par la construction de pistes et de routes qui allègerait son enclavement ; par la construction d’écoles et de centres de santé qui humaniserait  un tant soit peu la localité. « Car, si nous avons pris les armes, c’est parce que nous avions le sentiment d’être abandonnés », confiera Gilbert Toumou Deya, le Président du MLCJ, un dérivé de l’ex-Seleka.