La MINUSCA et le Gouvernement dans le Haut-Mbomou pour s’enquérir de la situation sécuritaire

6 mar 2024

La MINUSCA et le Gouvernement dans le Haut-Mbomou pour s’enquérir de la situation sécuritaire

Christian MAPENDANO

Une délégation mixte MINUSCA-Ministère centrafricain de la défense s’est rendue à Obo, chef-lieu de la préfecture du Haut Mbomou, le 5 mars 2024 pour s’enquérir de la situation sécuritaire dans la région, mais aussi écouter les différentes couches de la population pour des actions concrètes à mener en faveur d’une paix durable.

Cette mission fait suite à un regain des tensions dans la préfecture du Haut-Mbomou (à plus de 800 kilomètres de Bangui). Depuis quelques mois, il s’observe une insécurité généralisée dans la région, occasionnée par le groupe d’autodéfense Azande Ani Kpi Gbé et l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC).  

Le ministre centrafricain de la défense, Claude Rameaux Biro s'est rendu à Obo, chef-lieu de la préfecture de Haut-Mbomou le mardi 5 mars, accompagné de gradés de l’armée. Une importante délégation de la MINUSCA a également fait le déplacement. Ensemble, ils ont écouté les préoccupations de la population victime de cette insécurité.

Pour les femmes de Obo et la population en général, la paix doit être rétablie dans cette région pour permettre la libre circulation des personnes et de leurs biens.

Les femmes et les enfants sont les premières victimes de cette crise. Nous n’arrivons plus à nous rendre au champ. Comment allons-nous assurer la survie de nos familles ? Le coût de la vie est devenu insupportable suite à la restriction des mouvements des personnes et de leurs biens”, s’est indignée la présidente de l’OFCA à Obo, Monique NANA.

De même le maire de la commune de Bambouti (110 kilomètres à l’Est de Obo), dans l’impossibilité d’être dans sa juridiction depuis plus d’une année, a exprimé son indignation face à la dégradation de la situation sécuritaire dans la zone. “Tant qu’on n’aura pas rétabli l’ordre à Bambouti, il n’y aura pas de paix dans le Haut-Mbomou”, a confié Anne Marie SIOKARANI à la délégation.

Les déplacés internes en manque d’assistance humanitaire ont aussi demandé la restauration de la sécurité pour leur permettre de rentrer dans leurs villages et mener une vie normale.

Le ministre de la Défense a fait observer une minute de silence en mémoire des filles et fils de la région qui ont perdu la vie lors des différentes attaques. Claude Rameaux Biro a rassuré que les actes d'insécurité ne resteront pas impunis. Il a en outre indiqué que le gouvernement s’emploie à renforcer des mesures visant l’extension de l’autorité de l’Etat, malgré les défis logistiques auxquels il fait face. Il a enfin appelé la population à déposer les armes et à cultiver l’unité, la stabilité et la cohésion sociale pour une paix durable dans le Haut-Mbomou.

Le gouvernement m’a instruit de venir m’enquérir de la situation de la préfecture du Haut-Mbomou afin de concevoir le mécanisme le plus adapté au rétablissement de la paix et à la libre circulation des populations”, a indiqué le ministre.

Les casques bleus de la MINUSCA organisent des patrouilles régulières dans la zone pour protéger les civils, en plus des actions non militaires dont les projets de réduction des violences communautaires et l’appui aux autorités locales pour une résolution pacifique de la crise.