La MINUSCA et le préfet de Bamingui-Bangoran appelent au déploiement des forces de défense et de sécurité a Ndele

30 oct 2019

La MINUSCA et le préfet de Bamingui-Bangoran appelent au déploiement des forces de défense et de sécurité a Ndele

Le chef du bureau de la MINUSCA à Ndélé, Thomas Vaah, et le Préfet de Bamingui-Bangoran (nord-est de la République centrafricaine), Commandant Amine Al-Mahad, ont défendu mercredi le déploiement des forces de défense et de sécurité centrafricaines (FDS) dans la ville de Ndélé, dans le cadre de la mise en œuvre du mandat de la Mission et de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA (APPR-RCA).

 

« Nous attendons toujours le déploiement des FSI à Ndélé ainsi que des FACA pour compléter et renforcer la mise en œuvre du APPR et ses mécanismes de suivi », a indiqué le chef du bureau. Pour sa part, le Préfet a indiqué que « les difficultés rencontrées sont liées à l’absence des FDS qui devraient être aux côtés de la MINUSCA pour l’aider à exécuter son mandat. C’est une réclamation de toute la population ».

 

Lors de la conférence de presse hebdomadaire de la MINUSCA, les deux responsables sont intervenus par video conférence et ont évoqué les défis actuels dans la ville. Pour le Préfet, le calme qui s’était consolidé avec la signature de l’APPR-RCA connaît une détérioration suite aux combats à Birao, ville située à l’extrême nord-est. « Les répercussions des combats qui ont opposé à Birao le FPRC et le MLCJ font partie des défis auxquels nous faisons face car cette crise a pris une connotation éthnique. A cela s’ajoutent les rumeurs », a-t-il dit. Le chef du bureau de la MINUSCA a, de son côté, noté « une atmosphère de tension ayant prévalu à Ndele à la suite de la dissémination de rumeurs d’attaques contre les bases du FPRC dans la ville », malgré l’absence d’incidents sécuritaires graves. Cependant, les deux responsables ont estimé « la situation sécuritaire en général et dans la commune de Dar-el-Kouti en particulier relativement calme ». Dans cette optique, souligne le Préfet,  « tout le monde s’est mobilisé; la MINUSCA, les notables, la communauté islamique pour combattre ces fausses rumeurs, des messages de paix ont été délivrés pour apaiser les esprits ».

 

Le chef de bureau de la MINUSCA est notamment revenu sur l’action de la Mission dans la region notamment la protection des civils, avec l’augmentation des patrouilles et une posture plus des casques bleus, des patrouilles d’UNPOL et le déploiement de missions d’enquête et établissement des faits de violations. « Nous poursuivrons également nos communications stratégiques avec les dirigeants du FPRC, effectivement le seul groupe armé effectivement présent dans le Bamingui-Bangoran, afin d’assurer le respect pour l’accord de paix et la protection des civiles », a-t-il précisé.

 

Dans le cadre de son assistance aux autorités locales, le bureau de la MINUSCA à Ndélé intervient notamment dans la réparation des principales routes dans la ville et ses environs et dont l’état peut avoir des répercussions dans les interventions de la Force. « Par exemple, une demande a été faite pour réparer une partie de la route entre Ndélé et Bamingui qui était si endommagée que les camions et les véhicules venant de Bangui et de Kaga-Bandoro ne pouvaient circuler ni atteindre leurs destinations finales. Ceci a un impact très négatif sur la vie de la population et affecte aussi les activités des organisations humanitaires », a déclaré ce responsable.

 

De son côté, le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, a exprimé la  solidarité de la MINUSCA envers les milliers de victimes des récentes inondations à Bangui et d’autres villes du pays. En outre, il a salué la participation de près de 80 jeunes de Birao à un forum intercommunautaire et inclusif sur la paix et la réconciliation, qualifé de « pas important dans le cadre des efforts pour la cohésion sociale et le vivre-ensemble » en même temps qu’il a dénoncé le déni de l'aide humanitaire et une attaque contre le personnel humanitaire parmi les 20 incidents d’abus et de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, documentés entre le 23 et le 29 octobre, et qui ont fait au moins 32 victimes.