La MINUSCA et les nouvelles autorités de la Vakaga se réunissent pour définir les priorités locales
En collaboration avec la Préfecture de la Vakaga, le bureau de terrain de la MINUSCA a organisé ce 4 septembre 2024 à Birao un séminaire d’échanges avec les nouvelles autorités administratives de la région, en présence des acteurs humanitaires. Cette rencontre a permis d’expliquer aux nouveaux préfet et sous-préfets de la région les axes prioritaires du mandat de la MINUSCA, ainsi que les réalisations et défis de la Mission. L’objectif était de prendre en compte leurs attentes et recommandations afin de mieux répondre aux défis et priorités locales et concevoir un plan d’action conjoint.
La situation sécuritaire et humanitaire, la protection des civils, le processus électoral, l’extension de l’autorité de l’Etat et la transhumance apaisée figuraient parmi les sujets qui ont été abordés au cours de ces échanges. Les nouvelles autorités administratives ont félicité la MINUSCA pour avoir investi plus de 900 millions de FCFA dans la Vakaga pour la réalisation d’infrastructures administratives et socio-économiques. Elles ont aussi salué les efforts de la MINUSCA pour avoir facilité en 2023-2024 le déploiement de plus de 130 fonctionnaires et agents de l’Etat dans la région contre cinq en 2020, mis en œuvre des projets d’autonomisation économique des jeunes et des femmes à travers son programme de réduction des violences communautaires (CVR), et sensibilisé les leaders communautaires et la population locale aux valeurs de la paix, aux droits de l’homme et à la justice.
Afin de répondre aux défis auxquels la région est actuellement confrontée, les nouveaux administrateurs ont sollicité l’appui de la MINUSCA pour le déploiement de la gendarmerie et de la police à Am-Dafock, Ouanda Djallé et Tiringoulou et la délocalisation du camp des forces armées centrafricaines (FACA) hors de la ville. Ils ont aussi demandé une augmentation de l’effectif de la force onusienne dans la région ainsi que l’ouverture de bases opérationnelles temporaires (TOB) dans certaines localités sensibles de la Vakaga comme Aouk et Tissifongoro. « La présence accrue de la force onusienne, des FSI et FACA dans ces différentes localités permettra de mieux assurer la protection des civils et d’instaurer l’autorité de l’Etat », a déclaré le préfet de la Vakaga, le lieutenant-colonel Judes Ngayoko.
Le Chef du bureau de terrain de la MINUSCA de Birao, Jean-Emile Nkiranuye, a réitéré l’engagement de la Mission à appuyer les nouvelles autorités administratives locales pour la tenue des élections locales prévues pour avril 2025. Les nouvelles autorités ont pris acte de cet engagement et ont manifesté leur volonté à mobiliser les communautés pour une participation massive des femmes et des jeunes. « La MINUSCA nous a rappelé le principe de la liste de candidature zébrée et du respect du quota d’au moins 35 % de femmes. Avec l’accompagnement de la MINUSCA, nous comptons sensibiliser les femmes afin qu’elles se mobilisent pour ces élections », a mentionné le sous-préfet de Ouanda Djallé, Idriss Rouzougala.
La MINUSCA et les nouvelles autorités administratives se sont engagées à réfléchir à l’élaboration d’une stratégie régionale pour une transhumance apaisée inspirée de la stratégie nationale afin de mieux résoudre les conflits entre agriculteurs et éleveurs, en particulier dans les localités frontalières de la Vakaga comme Am-Dafock. « Nous avons décidé, ensemble avec la MINUSCA, d’organiser une rencontre spéciale qui réunira les agriculteurs, les éleveurs ainsi que les chefs des quartiers et villages pour discuter de cette question de transhumance et proposer une stratégie régionale », a soutenu le sous-préfet de Am-Dafock, Abdel Kader Ramadan.