La MINUSCA fait ses adieux au Marechal des Logis Chef Johnson Agbor Djomo

2 août 2015

La MINUSCA fait ses adieux au Marechal des Logis Chef Johnson Agbor Djomo

Pris dans la salve des tirs croisés d’une opération qui consistait à appréhender un bandit armé dans le 3eme arrondissement de Bangui, le Marechal des Logis Chef, Johnson Agbor Djomo, âgé de 32  ans, est tombé. C’était le 2 aout 2015. Une cérémonie d’hommage et d’adieux lui a été rendue au Quartier général de la MINUSCA, en présence de plusieurs personnalités dont le Représentant spécial a.i. du Secrétaire général, Aurélien Agbenonci, le Premier Ministre, Mahamat Kamoun, la ministre de la défense, Mme Marie-Noëlle Koyara, les Ambassadeurs du Cameroun, Nicolas Nzoyoum, et de la France, Charles Malinas, le Commissaire de la Police de la MINUSCA, Luis Miguel Carrilho, le Commandant de la Force, Martin Chomou Tumenta, les représentants de l’Union africaine, de l’Union européenne, du Médiateur de la crise centrafricaine et du système des Nations Unies, ainsi que de nombreux collègues civils, policiers et militaires.

Ils sont tous là, les frères d’armes du gendarme tué ; quelques éléments de l’Unité de Police Constituée du Cameroun, à laquelle il appartenait, portent le cercueil recouvert des drapeaux camerounais et des Nations Unies. Les hommes en uniforme sont au garde à vous, devant une foule silencieuse qui observe, debout, le cercueil que l’on installe sous les arcanes de la paillote de la Mission. Il est 9:00 ce mardi 4 aout 2015.

La voix grave du maitre de cérémonie annonce la préséance des interventions dans le déroulé du protocole. C’est alors que le Commandant de l’Unité de Police Constitué 2, le Chef d’Escadron Auguste Piccard Same Nkelle, prononce son oraison funèbre, empreinte d’une émotion qui illustre la profondeur de la douleur d’une perte immense : « maillon essentiel de l’Unité de Police Constitué 2 », dira-t-il du Marechal des logis Chef Johnson, ou « Johnny » pour les camarades, qui, aujourd’hui, laisse une fiancée et une fillette… Et de saluer en lui un exemple « d’humilité et d’abnégation. »

Quand le Commissaire de la Police de la MINUSCA, Luis Miguel Carrilho, intervient pour une dernière adresse au frère d’armes, il soulignera les qualités d’un grand sportif, impliqué auprès de la fédération nationale de Volley Ball et passionné par la jeunesse du pays dont il servait la paix. Puis après avoir salué le grand frère blessé du défunt, il dira à l’égard de Johnny : ça a été un honneur de servir à tes côtés ; que ton âme repose en paix !

Mais le sang du jeune Marechal des Logis aurait-il été versé pour rien ? A coup sûr, non ! Et c’est ce que voudra signifier l’Ambassadeur du Cameroun lorsqu’il dira que ce décès doit raffermir la détermination de la MINUSCA et de l’ensemble de la communauté internationale à lutter sans relâche contre les ennemis de la paix. L’Ambassadeur conclura : « Force doit rester à la loi et à la justice dont la MINUSCA demeure garante ».

Au nom du Chef de la MINUSCA, le Général Babacar Gaye, son adjoint, Aurélien Agbenonci, parlera d’un sous-officier « tombé dans sa quête pour la paix et pour la sécurité. »  Il ne manquera pas de transmettre le message du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon, qui rappellera que « long est le chemin vers la réconciliation et la paix… ».M. Agbenonci transmettra aussi les condoléances du Représentant spécial  à la famille du défunt et à l’ensemble des forces de police camerounaise engagées dans le processus ; de même que sa sympathie aux victimes et aux personnes en uniformes blessées. « Je m’incline avec respect devant la dépouille de celui qui ne fait que nous précéder », terminera ensuite Aurélien Agbenonci.

Le Premier Ministre, le ton grave et solennel, apportera au nom de la Présidente de la Transition, de son gouvernement et du peuple centrafricain tout entier sa compassion à la famille et aux proches du disparu et à la MINUSCA ; il redira la détermination de l’état centrafricain à mettre fin aux actions des groupes armés afin que le retour à la paix se concrétise en Centrafrique, tout en soulignant que « ce crime ne restera pas impuni. »

Dépôt de gerbes de fleurs, tour à tour fait par les différentes personnalités présentes, y compris par la fédération nationale de Volley Ball ; sonnerie au mort pour la levée du corps. Puis le corbillard de circonstance s’ébranle, emportant le soldat. Avec son cortège d’ombres.