Reconstruire la Mosquée de Lakouanga pour favoriser la cohésion sociale

5 août 2015

Reconstruire la Mosquée de Lakouanga pour favoriser la cohésion sociale

Lakouanga dans le 2eme Arrondissement de Bangui.  La mosquée de ce quartier a été détruite le 30 mai 2014, durant la crise. Un peu plus d’un an plus tard, la mobilisation des initiatives a permis d’envisager la reconstruction physique de ce  lieu de prières. Un comité de reconstruction a été créé et qui a reçu, depuis, divers dons en numéraires et en nature.

Le 4 aout 2015, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général et Coordonnateur humanitaire et Représentant résident du PNUD, Aurélien Agbenonci, est allé porter, au nom du PNUD, du matériel divers, notamment du ciment, des barres de fer, des rouleaux de fil à ligature, pour une valeur globale de 7 071 200 FCFA.

M. Agbenonci a été accueilli sur le chantier de la Mosquée par le Secrétaire général du Comité de Gestion, Issa Nimaga, ainsi que par le Président du Comité de Reconstruction, Cheikh Goumbala.

M. Nimaga signifiera au Représentant résident du PNUD que le « top » de cette reconstruction a été donné le 29 décembre 2014 pour que chrétiens et musulmans s’inscrivent  dans une dynamique de « cohésion sociale et dans le souci du vivre ensemble ». A ce titre, il est significatif de souligner que le comité de reconstruction de la Mosquée de Lakouanga compte aussi des chrétiens.

Répondant au Secrétaire général du Comité de Gestion de la Mosquée, Aurélien Agbenonci dira que ce chantier en reconstruction est « un symbole que la Centrafrique doit pouvoir regarder » ; parce que, ceux qui se sont  combattus sont les fils d’une même nation et sont «  tous descendants d’Abraham. » Je voudrais vous remercier d’accepter que nous vous aidions, dira-t-il en substance, avant de se diriger vers l’Eglise des Saints Martyrs de l’Ouganda de Lakouanga, accompagné des mêmes responsables du Comité de Reconstruction de la Mosquée et de l’Abbe Didace  Kossingou en charge de la Paroisse.

Dans l’enceinte de cette Eglise, il y a une vieille chapelle que les chrétiens de Lakouanga ont décidé de transformer en salle polyvalente de réunions et d’activités diverses pour tous les jeunes du quartier qu’ils soient musulmans ou chrétiens. L’Abbe Didace, très engagé dans ce projet, saluera la contribution du PNUD au projet. Celle-ci consiste en la réfection de la vieille salle de prières en une unité de réunion et en salle multimédias.

Aurélien Agbenonci insistera sur la nécessité de cette réconciliation et saluera toutes les initiatives qui vont dans ce sens en rappelant aux plus âgés le rôle qui doit être le leur dans la reconstruction du tissu social et intercommunautaire. « Oui, la paix est fragile, mais ce sont les choses fragiles qui méritent d’être consolidées », signifiera-t-il en fin de propos.

Les travaux de reconstruction de la mosquée de Lakouanga sont assurés par le cabinet d’architectes Becair. Cette mosquée, contrairement à l’ancienne, sera composée de deux niveaux, ce qui doublera sa capacité d’accueil qui était naguère de 1000 places. Les travaux de réhabilitation de la mosquée, qui ont démarré le 3 mai 2015, s’achèveront d’ici la fin de l’année.

Rassembler les communautés est aussi inscrit au nombre des priorités de la MINUSCA. En effet, de récents efforts de médiation ont été déployés par la MINUSCA dans l’optique de favoriser la réconciliation entre les habitants du 3ème arrondissement de Bangui et ceux de quartiers Boeing / BIMBO 3, dans le cadre de la réouverture de l'accès au cimetière musulman, fermé à la communauté musulmane durant la crise.
Suite à plusieurs échanges impliquant les représentants des différentes communautés, les résidents de Boeing sont maintenant prêts à permettre l'accès au cimetière à la communauté musulmane. Les représentants des deux communautés ont d’ailleurs convenu de signer un «pacte de non-agression», illustrant ainsi leur volonté de coexister pacifiquement.

La MINUSCA continuera à renforcer cette nouvelle fenêtre d'opportunité grâce à des patrouilles accrues et la mise en œuvre des travaux à haute intensité de main d’œuvre (THIMO), des projets à impacts rapides (QIP) ainsi la multiplication d’initiatives visant la cohésion sociale et le rétablissement de l'autorité de l'Etat.