La MINUSCA salue la signature d’un protocole d’accord sur le DDRR au camp Beal, BSS et RDOT

3 juin 2015

La MINUSCA salue la signature d’un protocole d’accord sur le DDRR au camp Beal, BSS et RDOT

La Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) salue la signature, le 28 mai 2015, d’un protocole d’accord entre le Gouvernement de Transition et les représentants des groupes armés dans les camps Béal, BSS et RDOT à Bangui. Cette annonce a été faite par le Chef du Bureau de l’information publique et de la communication de la MINUSCA, Myriam Dessables, lors de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission ce 3 juin courant.

La signature de ce protocole répond aux recommandations du Forum de Bangui dans la création de conditions propices au désarmement, démobilisation, réintégration et au rapatriement (DDRR) des ex-combattants.

Dans l’attente de la mise en œuvre de la stratégie de DDRR, le protocole d'accord établit le calendrier de la mise en œuvre de la dépollution du camp Béal qui a commencé le lundi 1er juin 2015. Les modalités d'accès au camp Béal pour la vérification de l'état de stockage d'explosifs et de munitions ont été fixées. L’état de la poudrière du camp Béal constitue un danger non seulement pour les habitants du camp, mais aussi pour toute la population civile à Bangui et doit être dépolluée par le Service de l'action antimines des Nations Unies (UNMAS). La MINUSCA a engagé cette action conformément à l’article 4 de l’Accord sur les principes de DDRR entre le Gouvernement de Transition et les groupes armés signé le 10 mai 2015, en marge du Forum de Bangui.

Les négociations avec les groupes armés sur le lancement des activités DDR, avec les signataires du Forum de Bangui, se poursuivront durant cette semaine et se tiendront dans les semaines à venir sur l'ensemble du territoire centrafricain. La MINUSCA encourage les groupes politico-militaires à montrer dans les faits leur engagement en faveur de la paix en déposant définitivement les armes pour s’insérer dans la dynamique actuelle de la réconciliation nationale, le développement économique et la cohésion sociale.

Poursuivant le point sur les activités de la MINUSCA, le Chef du Bureau de l’information publique et de la communication a fait état de 9 incidents de violations et abus des droits de l’Homme. Ils ont directement affecté au moins 28 personnes dont 9 femmes victimes, pour la plus part, de la vindicte populaire suite à des accusations de pratiques de sorcellerie. La MINUSCA déplore, a-t-elle dit, le fait que des personnes âgées et des enfants continuent d’être soumis à des traitements cruels, dégradants et inhumains sur la base de simples soupçons de pratiques de sorcellerie. «La MINUSCA demande à l’Etat centrafricain de prendre ses responsabilités vis-à-vis du phénomène de la vindicte populaire consécutive aux accusations de sorcellerie en traduisant immédiatement les auteurs et complices devant la justice » a ajouté Myriam Dessables. Dans la sous-préfecture de Bossangoa, où ce phénomène est particulièrement inquiétant, la MINUSCA a mené les 27 et 28 mai 2015 des sessions de sensibilisation et d’échange. Cent soixante-quinze (175) leaders communautaires dont 122 femmes ont pris part à ces rencontres. Les participants se sont penchés sur les causes du phénomène et ont proposé des ébauches de solution.

Eu égard au processus électoral, afin d’accompagner les autorités centrafricaines dans le processus de transition, la MINUSCA continue de suivre et d’apporter un appui logistique fort aux opérations de cartographie électorale sur l’ensemble du pays et à la prestation de serment des membres des démembrements de l’ANE.

Conformément à sa mission d’appui à la restauration de l’autorité de l’Etat, la MINUSCA a activement participé au financement et à l’organisation d’une formation de 5 jours (1er - 5 juin 2015) pour les 50 sous-Préfets nouvellement nommés ainsi que les cadres du Ministère de l’Administration du Territoire, de la Décentralisation et de la Régionalisation (MATDR). L’objectif principal de la formation est de développer une meilleure gouvernance de l’administration du territoire à travers le renforcement des capacités du corps préfectoral sur le processus électoral et le fonctionnement de l’administration déconcentrée. Une meilleure communication et la capitalisation des informations avec l’administration centrale du MATDR figurent également parmi les objectifs principaux du séminaire.

Dans le même ordre, deux formations ont été dispensées respectivement les 25 mai et 1er juin 2015 aux personnels de la prison pour femmes de Bimbo sur les thèmes « fouille des détenues femmes » et « traitement des femmes en milieu pénitentiaire ». L’objectif de ces formations est de renforcer les capacités techniques et professionnelles des personnels de cette prison en vue d’un meilleur traitement des détenus vulnérables.

La conférence de presse a également été l’occasion d’annoncer la nomination d’Aurélien Agbénonci, le 28 mai 2015, au poste de Coordinateur humanitaire pour la République centrafricaine par Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d'urgence des Nations unies, Valérie Amos. Il remplace Claire Bourgeois qui occupait cette fonction depuis le 26 avril 2014. Cette nouvelle mission s’ajoute à celles qu’il assumait déjà depuis juin 2014 en tant que Représentant spécial adjoint du Secrétaire général, Coordonnateur et Représentant résident du PNUD en République centrafricaine.

Sur le plan de la sécurité, la Force de la MINUSCA a réitéré son appel à la remises volontaires d’armes et de minutions. Elle reste cependant préoccupée par l’insécurité qui règne ces derniers jours dans le secteur Nord-Ouest et Ouest (Markounda, en passant par Baboua jusqu’à Gamboula, Carnot et Gadzi) avec l’intensification d’actes de terreur perpétrés par des groupes armés. La Force a renforcé sa présence dans ce secteur via des opérations et des patrouilles régulières pour protéger la population. Elle s’est toutefois réjouie du début de reprise des activités commerciales à Bambari ainsi que du retour progressif des déplacés dans leurs quartiers respectifs.

Quant à la Police de la MINUSCA, elle a procédé à la remise de locaux réhabilités de la Brigade Territoriale et de la Brigade motorisée de la Gendarmerie Nationale au Camp Izamo. Ces services de la Gendarmerie ont été réhabilités et dotés en équipements par la MINUSCA dans le cadre d’un projet à impact rapide d’environ 21 500 000 FCFA. En outre, conjointement avec l’opération Sangaris, la Police de la MINUSCA a procédé à la vérification physique de 118 militaires de la première compagnie du deuxième bataillon d’infanterie territoriale des Forces armées centrafricaines (FACA) au Camp Kassaï des militaires.

Concernant la protection des populations, les patrouilles pédestres ont été renforcées et plus de 450 patrouilles motorisées ont été effectuées.