La paix ne se négociera plus à PK5, selon ses habitants

10 jan 2020

La paix ne se négociera plus à PK5, selon ses habitants

 

Le 31 décembre 2019, le ministre de l’Intérieur chargé de la Sécurité publique, Henri Wanzet Linguissara, consacrait officiellement le quartier du Kilomètre 5 (PK5) de Bangui « zone sans armes ».  Dix jours après, les premiers effets de la décision sont perceptibles. C’est pour les examiner et recueillir des propositions pour une meilleure opérationnalisation que la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies et Coordonnatrice humanitaire, Denise Brown, s’est entretenue, ce jeudi 9 janvier 2020, avec les populations du 3e arrondissement et des arrondissements alentours.

 

 

L’effectivité des patrouilles dans toutes les zones de l’arrondissement a été saluée par tous. Néanmoins, la présence de membres d’anciens groupes d’autodéfense délogés de leurs bases dans certaines zones de l’arrondissement inquiète plus d’un. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’organisation d’une campagne de sensibilisation multisectorielle avant toute autre action a été unanimement souhaitée, afin de pacifier les esprits et les cœurs. L’objectif étant de rappeler que « la paix ne se négociera plus », car « l’autorité de l’Etat doit s’imposer », comme l’ont fait valoir les participants dans leur ensemble. 

 

Cette sensibilisation devrait voir une participation plus accrue des femmes, a insisté la présidente de l’Organisation des femmes centrafricaines pour la réconciliation et le développement, Sariratou Roufai, soutenue par ses paires de l’organisation des femmes centrafricaines (OFCA). « Nous irons vers ces enfants en tant que mamans. Nous sommes certaines qu’ils nous écouteront. Nombre d’entre eux veulent déposer les armes, mais ont peur. Nous saurons comment leurs parler. Nous ne voulons pas qu’ils meurent, car beaucoup sont nos enfants », a-t-elle plaidé.

 

Les participants ont également appelé le gouvernement à intensifier sa présence dans leur arrondissement afin de marquer son engagement de rétablir l’égalité de traitement entre tous les arrondissements de la capitale centrafricaine. Car, estime le coordonnateur du comité local de paix et de réconciliation (CLPR), Moussa Hassabarassaoul, PK5 ne doit plus être une exception.

 

« Nous avons une montagne devant nous, mais elle peut être escaladée si nous travaillons en équipe », a, quant à elle, souligné Denise Brown, saluant « une réunion très productive et constructive avec beaucoup d’idées et d’énergie », avant de rassurer par la même occasion l’assemblée de l’appui constant de la MINUSCA auprès des civils centrafricains.

 

 

A4P
POC