La Représentante spéciale prône la localisation du processus de paix mutualisé de l’APPR et de la Feuille de route de Luanda au niveau des préfectures 

1 mar 2023

La Représentante spéciale prône la localisation du processus de paix mutualisé de l’APPR et de la Feuille de route de Luanda au niveau des préfectures 

La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en République centrafricaine et Cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza, appelle à la redynamisation des comités de mise en œuvre préfectoraux (CMOP) de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR), dans le cadre de la délocalisation du processus de paix mutualisé de l’APPR et de la Feuille de route de Luanda au niveau des préfectures. 

« Le Gouvernement travaille à la localisation du processus de paix pour l’extension de son appropriation par les populations à la base dans toutes les préfectures », a indiqué la Représentante spéciale durant une conférence de presse mercredi à Bangui, prônant aussi la redynamisation des comités de mise en œuvre préfectoraux de l’Accord de paix. Rappelant qu’il existe déjà des mécanismes tels que les CMOP, la Représentante spéciale a souligné le besoin de les réactualiser, pour discuter des questions essentielles comme la démobilisation et la réintégration des ex-combattants, le retour dans l’APPR des groupes armés ayant quitté le processus politique de paix, seule voie de résolution du conflit en Centrafrique, et la dissolution des groupes armés intéressés, à l’instar des quatre groupes qui ont récemment procédé à leur dissolution. 

« C’est la priorité aujourd’hui. Les défis sécuritaires et communautaires se manifestent au niveau local et la réponse doit ainsi être participative et locale », a-t-elle dit. Le CMOP est un mécanisme prévu par l’APPR, présidé par le préfet et composé notamment de représentants des forces de défense et de sécurité, d’un leader politique de chaque groupe armé signataire actif dans la préfecture, et de représentants de la société civile. Il fonctionne comme un forum de concertation afin de discuter et de résoudre les questions sécuritaires et sert de mécanisme de résolution des disputes de nature sécuritaire ou communautaire. 

Lors de sa conférence de presse, la Représentante spéciale est également revenue sur la mission conjointe à Bria et Sam Ouandja, du 23 au 24 février, avec le Premier ministre et Chef du Gouvernement, plusieurs membres du Gouvernement, du système des Nations unies en RCA ainsi que des partenaires bilatéraux et multilatéraux, dans le cadre de la restauration de l’autorité de l’Etat. Après plusieurs années sous le contrôle des groupes armés, la population de Sam Ouandja vit désormais dans la sécurité suite au déploiement, en août 2022, d’un contingent de la MINUSCA.  

La Représentante spéciale a également souligné l’augmentation d’incidents liés l’utilisation d’engins explosifs par les groupes armés tels que le 3R dans le nord-ouest de la Centrafrique.  Face à cette nouvelle menace, la MINUSCA poursuit la formation d´équipes de recherche et de détection au sein des bataillons des régions exposées, ainsi que l’appui aux autorités nationales, citant à cet effet, la formation, avec UNMAS, de deux équipes spécialisées au sein des FACA. La Représentante spéciale a souligné que « les principales victimes de ces attaques criminelles aux engins explosifs sont les populations civiles, en particulier les enfants »« Les auteurs et commanditaires de l’usage d’engins explosifs comme arme de guerre devront faire face à la justice et répondre de leurs crimes », a-t-elle précisé. 

Par ailleurs, la Représentante spéciale a réitéré l’engagement de la MINUSCA à appuyer l’organisation des élections locales dans la ligne du mandat octroyé par le Conseil de sécurité. « La MINUSCA reste aussi disposée à soutenir toute éventuelle initiative de dialogue, dans le cadre de son mandat de bons offices, pour la création d'un environnement favorable à l’organisation des élections locales inclusives et apaisées », a-t-elle précisé. Elle a également plaidé pour l’inclusivité des élections locales en mettant un accent particulier sur la participation des femmes, et indiqué que la MINUSCA et l’équipe pays des Nations Unies continueront de mobiliser les institutions nationales, les partis politiques et les organisations de la société civile en vue d’une plus forte implication des femmes dans les instances politiques et de prise de décision.  

Lors de sa conférence de presse, la Représentante spéciale est revenue sur son récent briefing devant le Conseil de sécurité des Nations Unies avec un plaidoyer : « le peuple centrafricain, qui fait face à de multiples crises, dont plusieurs sont d’ampleur globale, a aujourd’hui particulièrement besoin de solidarité internationale ».  

La Représentante spéciale a également indiqué que la MINUSCA continuera de travailler avec les institutions et la presse centrafricaines ainsi que toutes les entités concernées dans la lutte contre la désinformation et les discours de haine. « Ils constituent un outil de division, de déstabilisation et contribuent à alimenter la violence. La MINUSCA condamne ces pratiques criminelles dans leurs objectifs et effets », a conclu la Représentante spéciale.   

 

PDF iconVERBATIM DE LA CONFERENCE DE PRESSE DE LA REPRESENTANTE SPECIALE DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ET CHEFFE DE LA MINUSCA, VALENTINE RUGWABIZA