La sécurité au menu des échanges entre la MINUSCA et les Maires de Bangui

22 oct 2015

La sécurité au menu des échanges entre la MINUSCA et les Maires de Bangui

Le siège de la MINUSCA a servi de cadre, le mardi 20 octobre 2015, pour un moment entre le Commissaire de la Police de la MINUSCA, Luis Miguel Carrilho, et des maires de plusieurs arrondissements d’échanges de Bangui et ses environs. C’était en présence de la directrice des Affaires politiques de la MINUSCA, Mme Barrie Freeman, et de l’adjoint du Commissaire de la Police de la Mission, le Colonel Louis Zamora.

Y ont pris part, les Maires de Bangui, Hyacinthe Wodobode ; de Bimbo, Mathieu Boungalo, et de Begoua, Jean-Emmanuel Gazanguenza, du 1er Arrondissement Jules Abezoua ; du 2eme, Micheline Teteya ; du 4eme, Brigitte Andara ; du 5eme, Alain Yemo ; du 6eme, Francette Makake ; du 7eme Joseph Tagbale et du 8eme, Elisabeth Dekai. Mme Marie-Joseph Fitta-Kona, Conseillère municipale du 3eme Arrondissement de Bangui avait représenté son Maire.

Etaient aussi présents, le Directeur général de la Police nationale, le Commissaire de Police principal Ferdinand Gomossa, et celui de la Gendarmerie, le lieutenant-colonel Valentin Kikobet-Pataki, pluisieurs membres de la Police de la Mission et un représentant de la Force française Sangaris.
Au nombre des sujets discutés figurent  les derniers développements sécuritaires et politiques dans le pays, mais aussi le projet pilote de l’UNPol, relatif à la sécurité et la sûreté des Arrondissements de Bangui, à Bimbo et à Begoua.

Dans son intervention, le Maire de Bangui, Hyacinthe Wodobode, a déploré le fait que les communautés centrafricaines soient « incrédules à l’administration, à la municipalité et à la MINUSCA. Mme Wodobode regrette aussi qu’aujourd’hui ex-Séléka et Anti-balaka fasse  davantage  usage de leurs capacités de nuisance, et que ce soient les populations innocentes qui en fassent les frais. Et de plaider en faveur de « l’identification et de l’arrestation rapide des chefs de ces mouvements, surtout ceux qui sont actuellement sur le territoire national ».

Pour sa part, le Maire du 7eme Arrondissement de Bangui estime que la Centrafrique est actuellement en état de délabrement total, en plus d’être un pays sans aucune force,  car les forces de défense et de sécurité intérieure sont incapables de sécuriser les populations faute de moyens adequauts. Aussi, indique-t-il qu’il revient à la Police de la MINUSCA de répondre à l’appel au secours des populations en danger.

Autre intervenant, le Maire du 4eme Arrondissement de Bangui, qui a demandé à la MINUSCA d’utiliser la force pour désarmer les groupes armés qui perturbent la sécurité, et plaidé pour « la levée de l’embargo sur les armes afin que les Forces Armées Centrafricaines (FCA), la Police et la Gendarmerie puissent aider au désarmement des groupes armés. »  

En réponse, le Commissaire de la Police de la MINUSCA a déploré que la crise ait fait autant de victimes, ainsi que des dégâts matériels dont les pillages, des braquages, l’incendie et la démolitions de lieux de travail et d’habitation et autres infrastructures publiques, sans oublier les kidnappings qui ont caractérisé les violences ayant débuté le 26 septembre 2015 à Bangui. Dans les efforts de résolution politique de cette crise, propose Luis Miguel Carrilho, « toutes les institutions du pays doivent être représentées. » Il a par ailleurs conseillé d’« analyser les causes profondes de cette crise afin de lui trouver des solutions adéquates. »

« L’utilisation de la force n’est pas une bonne solution, sauf lorsque nous nous heurtons à un ou des groupes armés violents », a-t-il expliqué avant de préciser que la meilleure approche est de « travailler en étroite collaboration avec la Police et la Gendarmerie nationales qui sont plus proche de la population ». Pour Luis Miguel Carrilho a indiqué que la solution à cette crise doit être politique.

La rencontre a également permis a la MINUSCA de présenter un projet pilote de l’UNPol, relatif à la sécurité et la sûreté des Arrondissements de Bangui, Bimbo et Begoua qui va bientôt être exécuté. Il s’agit d’un projet où la Police, l’administration et la population travailleront de concert pour la consolidation de la sécurité au niveau communautaire, a expliqué le Commissaire de la Police de la MINUSCA. 

Barrie Freeman a pour sa part invité tous les Centrafricains à la recherche de la paix durable : « Notre priorité est de ramener la paix dans votre pays. Il est urgent que les parties en conflit respectent l’accord de cessation des hostilités signé à Brazzaville en juillet 2014. »  

Enfin, la directrice des affaires politiques de la MINUSCA a invité les autorités rencontrées à concevoir des projets pour les jeunes, afin de les occuper utilement dans le but de les empêcher à continuer à perpétrer les actes de violence.