La situation à Bangassou sous contrôle, malgré la persistance des défis sécuritaires

17 mai 2017

La situation à Bangassou sous contrôle, malgré la persistance des défis sécuritaires

La MINUSCA a maitrisé la situation à Bangassou, après l’attaque de la ville, le samedi 08 mai, par un groupe d’hommes armés assimilés aux Anti-Balaka. Au cours d’une conférence de presse, ce mardi, au siège de la Mission à Bangui, le Commandant de la Force de la MINUSCA, le Général Bala Keïta, a affirmé que les Casques bleus sont en train de sécuriser point par point la ville et que les humanitaires ont commencé à apporter de l’aide aux déplacés.

Selon le Général Keïta, l’action des Casques bleus a permis de ramener un calme relatif à Bangassou, malgré que la situation reste toujours volatile. « Le pire est passé, je crois qu’on tient le terrain et nos hommes vont continuer les ratissages. Cela ne doit pas seulement s’arrêter à Bangassou, mais doit se poursuivre aux villages environnants, d’où sont venus ces hommes armés », a souligné le Commandant de la force de la MINUSCA, qui a fait savoir que la Mission continue de renforcer la présence des Casques bleus dans la localité.

Le Général Bala Keïta a également affirmé que  « la sécurisation de cette ville, épargnée jusque-là des violences intercommunautaires même au plus fort de la crise, prendra du temps… La ville de Bangassou est une grande ville »

Il a ajouté  que la Mission est toujours en train de chercher à identifier clairement les auteurs de ces attaques et leur véritable motivation. « Parce que, à Bangassou, il n’y a pas d’UPC ni d’autres factions ; à Bambari on savait que c’était la coalition FPRC qui se battait contre l’UPC, mais à Bangassou, on ne peut pas vous dire exactement ceux qui manipulent ces gens-là, sauf dire qu’ils étaient partis pour tuer leurs  concitoyens musulmans ».

En répondant aux rumeurs selon lesquelles la Force de la MINUSCA est complice de certains groupes armés dans le pays, le Général Keïta a souligné que la MINUSCA est  intervenue en Centrafrique afin de mettre un terme aux massacres  et que ses troupes travaillent en toute impartialité. « Les Casques bleus  n’ont rien à voir avec ce conflit ; ils sont là sur demande des Nations Unies dans le but d’aider les Centrafricains. C’est par humanisme que  leurs pays les ont envoyés », a-t-il insisté.

En réaction par rapport aux accusations de la presse selon lesquelles la Force intervient toujours en sapeur-pompier sur les théâtres d’opération en Centrafrique, le Général Keïta a précisé que « dans ce monde, les sapeurs-pompiers sont des gens qui font beaucoup plus que ceux qui ne le sont pas ; il y a dans la vie ceux qui parlent et ceux qui agissent. Sans la présence des Casques bleus, la ville de Bangassou aurait été en feu. Il faut pouvoir reconnaitre le rôle qu’ont joué les casques bleus dans cette affaire. »

Le Commandant de la Force a  cependant signifié que les Casques bleus ont besoin de moyens supplémentaires afin de poursuivre  le mandat de la Mission. « Pour bien faire les choses, il faut de grands moyens et tout moyen visant à appuyer notre effort est le bienvenu », a-t-il souligné. Il a appelé les Centrafricains à aider les Casques bleus dans leur difficile mission de ramener la stabilité en Centrafrique. Le Commandant de la Force de la MINUSCA a tenu à rappeler que les quatre Casques bleus Cambodgiens qui ont été tués lors de la première attaque du village de Yongofongo la semaine dernière « étaient là depuis plus de deux ans, pour vous aider, à faire la route de Bangassou jusqu’à Obo. Ces gens ont été tués dans le village de Yongofongo où ils ont construit un pont afin de faciliter la libre circulation des villageois. »

Le Général Keïta a profité de cette occasion pour appeler les Centrafricains à s’unir et à mettre fin aux violences dans le pays. Il a souligné que même si tous les moyens sont mobilisés pour ramener la paix en Centrafrique, celle-ci restera vaine tant que la paix ne sera pas inscrite dans le cœur des Centrafricains.