La crise à Bangassou au menu d’échanges entre le Représentant spécial et les partis politiques centrafricains

16 mai 2017

La crise à Bangassou au menu d’échanges entre le Représentant spécial et les partis politiques centrafricains

La crise survenue à Bangassou (Sud-est) depuis le 8 mai 2017 était au centre des échanges, le 16 mai au siège de la MINUSCA, à Bangui, entre le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et Chef de la MINUSCA, Parfait Onanga-Anyanga et les responsables des partis politiques centrafricains. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des réunions mensuelles organisées par la MINUSCA avec la classe politique du pays.

"J’ai souhaité cette rencontre pour que nous examinions ensemble les raisons des récentes violences à Bangassou" a, d’emblée indiqué le chef de la MINUSCA, remerciant par la même occasion la classe politique pour sa solidarité exprimée lors de la perte de six Casques bleus et sa compassion aux rescapés des attaques qu’il a qualifiées de  "viol à la conscience humaine. "

Parfait Onanga-Anyanga s’est, en outre, employé à rétablir la vérité sur certaines accusations infondées mais récurrentes dont fait l’objet la Mission des Nations unies en RCA. "Beaucoup de Centrafricains accusent la MINUSCA de ne rien faire pour arrêter les violences. Je voudrais rappeler que nous ne sommes pas une force d’occupation, ni venus faire la guerre, ni présents dans les plus petits hameaux", a-t-il justifié.

Sur le reproche selon lequel la MINUSCA empêche les Forces armées centrafricaines (FACA, plus de 8.000 éléments) d’opérer sur le terrain, le Représentant spécial, soutenu par le Commandant de la Force de la Mission, le Général Balla Keita, a rappelé que plusieurs mécanismes conjoints réunissant la MINUSCA et les Forces de défense et de sécurité intérieures sont mis en place à plusieurs niveaux avec la caution du Chef de l’État Faustin Archange Touadéra et celle de son gouvernement. "C’est inexact de dire que les FACA ne peuvent pas être réarmés du fait de l’embargo déclaré sur le pays ", a, par ailleurs, rectifié le chef de la MINUSCA. En effet, « l’État centrafricain a la possibilité d’acheter des armes, pour peu qu’il fournisse en toute transparence au Conseil de sécurité des Nations Unies les informations concernant l’achat (fournisseurs), le transport et la destination finale desdites armes.

Les responsables des partis politiques se sont, dans leur ensemble, réjoui  de l’effort de la MINUSCA en vue de "décloisonner l’information" avant de s’interroger sur l’identité de ces hommes qui ont attaqué Bangassou, ainsi que de leur provenance et motivations, qui s’est, en outre interrogée sur la question de l’application des résolutions, notamment celles issues du Forum national de Bangui.  

En ce qui concerne la collaboration entre la Mission et les forces de défense et de sécurité intérieure, les interlocuteurs du Chef de la MINUSCA ont proposé que l’on adjoigne les FACA déjà opérationnels aux Casques bleus de la MINUSCA pour pallier les défauts de "maitrise du terrain" qui pourraient ralentir les efforts de sécurisation.

En réponse aux diverses préoccupations, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et Chef de la MINUSCA a assuré que "la MINUSCA n’a aucune autre ambition que d’accompagner la RCA.