La situation sécuritaire et politique au cœur de la visite en RCA du chef des opérations de maintien de la paix

31 juil 2017

La situation sécuritaire et politique au cœur de la visite en RCA du chef des opérations de maintien de la paix

Arrivé le dimanche 30 juin à Bangui pour une visite de 48 heures en Centrafrique, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux Opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, s’est entretenu avec les plus hautes autorités centrafricaines, des représentants de la société civile, dont  la Plateforme religieuse, et des membres du Corps diplomatique. Au cœur des préoccupations, la situation sécuritaire de plus en plus préoccupante du pays au regard des derniers développements, mais aussi le processus politique.

C’est d’ailleurs ce qu’il a évoqué dès sa descente d’avion à l’aéroport de Bangui, en soulignant la nécessité de « consolider notre dispositif de sécurité et de faire progresser le processus politique». Et dénonçant les récents évènements de Bangassou qui ont remis en question la paix et la sécurité dans cette ville, il a  reconnu que “La situation est dangereuse aujourd’hui (…) Les gains qui ont été obtenus ces dernières années risquent d’être mis en question. Il faut absolument que nous redoublions d’efforts pour faire que cela ne soit pas le cas et que les Centrafricains retrouvent le chemin de la prospérité et de la stabilité”.

Le lundi 31 juillet, outre des échanges avec le Premier ministre Simplice Sarandji, et Vice-président centrafricain de l’Assemblée nationale, Timoléon Baikoua, Jean-Pierre Lacroix, a été reçu en audience par le chef de l’Etat centrafricain, Faustin-Archange Touadera, avec lequel il s’est entretenu « de la situation sécuritaire qui a connu des développements inquiétants, notamment dans le Sud–est du pays, mais aussi des dispositions prises pour réorganiser la Force des Nations Unies et lui donner davantage de muscles pour traiter ces violences. » Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux Opérations de maintien de la paix a, en outre, déclaré qu’il s’est entretenu avec le Président Touadera du « travail progressif qui doit se poursuivre pour ramener sur le terrain les Forces armées centrafricaines. »

Avec le chef de l’Etat, le Secrétaire général adjoint a aussi discuté du «  processus politique, les différentes initiatives prises avec l’appui de la communauté internationale, l’Accord de Rome, les initiatives de l’Union africaine et l’importance de poursuivre la mise en œuvre de ces initiatives et de faire en sorte qu’elles soient bien harmonisées les unes avec les autres et que, bien entendu, la RCA elle-même et ses autorités restent au premier plan pour faire avancer ce processus. »

Autres préoccupations évoquées par Jean-Pierre Lacroix avec ses interlocuteurs, la montée des messages de haine et de division qui, souligne-t-il, constitue un poison qu’il importe de condamner tout autant que ceux qui les relaient à dessin  à des fins de manipulation. Et de rappeler que des mécanismes existent pour que « ceux qui sèment la haine puissent répondre de leurs actes ». Occasion pour le Secrétaire général adjoint de rappeler l’impartialité qui caractérise l’action des Nations unies.

La visite du Secrétaire général adjoint, qui s’est clôturée par une conférence de presse à la base logistique de la MINUSCA, a lieu quelques jours après la mort de trois casques bleus de la MINUSCA dans la ville de Bangassou (700 km à l’est de Bangui) les 23 et 25 juillet, lors d’attaques menées par des groupes armés que l’on dits proches des ex-anti balakas.