La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) et le gouvernement centrafricain, organisent une table ronde sur la sécurité nationale qui se tient à partir de ce jeudi du 3 décembre à Bangui, et qui s’achèvera le 6. Au total, 120 représentants des forces vives de la nation, du gouvernement,  des groupes armés, des plateformes politiques, de la société civile et des différentes confessions religieuses, siègent à ces travaux dont l’ouverture a été prononcée ce jour par le Ministre d’Etat chargé de l’Energie et de l’Hydraulique, Aristide Sokambi , représentant le Premier Ministre.

La MINUSCA, partie prenante dans  la réforme du secteur de la sécurité en Centrafrique, était représentée au plus haut niveau par le Représentant du Secrétaire général des Nations Unies en République Centrafricaine et Chef de la MINUSCA, Parfait Onanga-Anyanga; il était accompagné de son de son adjointe, Diane Corner  et de plusieurs autres cadres de la Mission. Plusieurs membres du corps diplomatique, dont l’Ambassadeur de France, Charles Malinas, assistaient également  à cette cérémonie.

Le Chef de la MINUSCA, en même temps co-président du comité stratégique de la Réforme du secteur de sécurité,  s’est satisfait du pas franchi par la tenue de cette Table ronde, car la période électorale approche et annonce le retour à l’ordre constitutionnel à travers le choix démocratique des représentants du pays. Il a rendu hommage particulier à la Présidente de Transition, Catherine Samba Panza pour son effort remarquable au retour de la paix en Centrafrique : « J’ai eu le privilège de l’écouter, elle a un esprit inclusif sur les questions de la réforme du secteur de sécurité. »

Le Chef de la MINUSCA a estimé qu’il ne saurait y avoir de réforme du secteur de la sécurité en Centrafrique dans la haine et la division. Il a invité le peuple centrafricain à mûrir les propos du Pape Francois qui a appelé à « désarmer les cœurs. » Il a demandé aux candidats aux futures élections de s’inspirer des conclusions de cette table ronde pour affiner leurs visions pour la Centrafrique de demain, car c’est aux nouvelles autorités que reviendra la tâche immense de la réforme du secteur de la sécurité. Parfait Onanga-Anyanga a déploré que des forces négatives dans ce pays semblent ne pas avoir entendu les cris du peuple centrafricain : « Ce sont les ennemis de la paix qui n’ont certainement rien à gagner dans le retour à l’ordre de votre pays qui continuent à nuire aux aspirations à la paix et à une vie décente de la majorité d’innocents citoyens centrafricains.», lancera-t-il.

A son tour, le ministre d’Etat, représentant le premier ministre de Transition, a rappelé que cette table ronde s’inscrit « dans l’esprit du Forum de Bangui tenu du 4 au 11 mai 2015, ayant débouché sur  la signature des accords sur le DDR entre les mouvements armés et le gouvernement et sur le projet de  réforme des secteurs de la sécurité, la défense et la justice. » Ainsi osera –t-il espérer que ces travaux créeront un cadre sécuritaire, précurseur de futures conditions démocratiques conformes aux règles internationales de gouvernance.

Plusieurs thèmes seront débattus au cours de cette Table ronde, à savoir : Sécurité et Réforme du secteur de sécurité en RCA, devoir d’inventaire ; la sécurité humaine et le contrôle démocratique ; les acteurs du secteur de la sécurité ; la sécurité dans un contexte de reconstruction et réconciliation nationale ; évaluation des menaces et risques en RCA. 

A travers son mandat, la MINUSCA fournit une orientation stratégique et une assistance technique aux autorités de transition relatives au secteur de la sécurité.

En outre, la MINUSCA co-préside le Comité Stratégique Désarmement, Démobilisation, Réinsertion(DDR) et Réforme du Secteur de la Sécurité(RSS). Dans le processus de réforme de la défense, la MINUSCA coopère  et coordonne étroitement avec L’EUMAM (mission de conseil militaire de l’Union européenne) et avec les principaux acteurs opérant en soutien des forces intérieures de sécurité tels que le PNUD, la France et les Etats-Unis. La MINUSCA vise également à renforcer la coopération par l'établissement d'un groupe de travail inter-agence des Nations Unies sur la RSS.