Le contingent camerounais déployé en replacement des congolais

12 juil 2017

Le contingent camerounais déployé en replacement des congolais

Le Contingent camerounais est en train d’être déployé dans l’Ouest du pays pour remplacer les troupes congolaises en retrait de la Mission onusienne en Centrafrique. L’annonce a été faite mercredi au cours d’un point de presse à Bangui, par la Porte-parole par intérim de la MINUSCA, Mme Uwolowulakana Ikavi-Gbétanou, qui a souligné que la Mission s’emploie à éviter un vide après ce retrait, et que les troupes remplaçantes continueront à assurer la protection des populations civiles conformément au mandat dévolue à la Mission.

Mme Ikavi-Gbétanou a souligné que la MINUSCA comprend la réaction des populations qui ont protesté contre le retrait des Congolais, et fait valoir que « la MINUSCA a pris des dispositions pour le bon déroulement de ce retrait. Nous sous sommes employés à éviter un vide. Déjà, les Troupes camerounaises sont déployées sur le terrain et commencent à prendre position dans les zones occupées par le bataillon congolais », a-t-elle déclaré. Elle a précisé que le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a été personnellement en contact avec les plus hautes autorités congolaises et ont convenu du retrait ordonné de ce contingent. « Le Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la MINUSCA, Parfait Onanga-Anyanga, en a informé les autorités du pays et obtenu leur appui pour que le désengagement de ce contingent ne soit pas confondu à un quelconque désengagement de la MINUSCA. La MINUSCA ne se désengage pas », a insisté la Porte-Parole.

Ikavi-Gbétanou a également mentionné que le Chef de la MINUSCA a, lors de ses différentes rencontres avec les autorités et acteurs politiques centrafricains, fait large écho de la recommandation du Secrétaire général de l’ONU selon laquelle personne ne doit tenter « d’exploiter ce départ à des fins politiciennes ».

La porte-parole de la MINUSCA a aussi annoncé l’arrivée en Centrafrique mercredi du président de la configuration RCA de la commission de consolidation de la paix de l’ONU, Omar Hilale, qui est en visite de quatre jours durant lesquelles il échange avec les plus hautes autorités du pays, dont le chef de l’Etat, le président de l’Assemblée nationale et les membres du Gouvernement, ainsi que d’autres acteurs politiques et de la société civile.

La semaine prochaine sera marquée par la visite du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, Stephen O’Brien, qui vient faire sa propre évaluation de la situation humanitaire grave dans le pays, et afin de joindre sa voix au plaidoyer international en faveur de la RCA. Toutes ces visites interviennent au moment où le pays fait face à la recrudescence de la violence armée, qui fait d’importantes victimes et provoqué un accroissement de déplacés internes, fait-elle valoir également.

La conférence de presse, le Chef de programme du Service de la lutte anti-mines des Nations Unies (UNMAS) Richard Derieux, a apporté d’amples éclaircissements au sujet du vol survenu la semaine écoulée au Camp de Roux à Bangui, au Camp de Roux, à Bangui, lequel camp bénéficie de la sécurisation des forces de la  MINUSCA.

En lieu et place de plus de 1000 armes et minutions dérobées, comme largement dit dans la presse, le chef de programme de l’UNMAS a souligné qu’« effectivement il y a bien eu un vol, mais pas un vol d’armes et de minutions, mais un vol que je vais qualifier de vol économique, puis que ce vol a eu lieu dans un entrepôt où nos stockons des pièces qui ont été récupérés depuis 2014, des équipements vraiment hétéroclites qui nous ont été transférés par les précédentes missions; la MISCA, Sangaris, Eufor. Les voleurs n’ont trouvé, comme choses à dérober, que des pièces qui pouvaient être revendues sur le marché local, donc ça consiste au saccage de la machine hydraulique qui sert à découper les armes obsolètes, en volant batterie, roues de secours jusqu’en siphonnant le gasoil », a spécifié le Chef de l’UNMAS.

Richard Derieux a fait observer que « pour transporter un stock de 1000 armes, il faut un camion, la logistique et des matériels qui ne sont nullement à la portée AlloAdes voleurs ». Il a rappelé qu’au Camp de Roux, il y a près de 3000 armes dont 95% sont inutilisables. « Ce sont des armes qui datent pour certaines du début de 20eme siècle, pour une grande partie ; ce sont des armes qui ont été fabriquées à la main, et qui en aucun cas ne peuvent effectivement servir dans le futur, en plus le stock des munitions qui sont également sur place, ne correspondent pas aux armes qui vont être détruites ».

Pour sa part, le Porte-parole de la Force, le Lieutenant-colonel Come Ndayiragije, a noté une situation sécuritaire calme mais imprévisible tant à Bangui, qu’à l’intérieur du pays. Selon lui, la Force de la MINUSCA continue alors de surveiller cette situation en multipliant les patrouilles afin de prévenir tout embrasement de situation. De son côté, le Porte-parole de la Police, le LieutenaAnt Salifou Konseiga, a fait part de la collaboration entre les Forces de sécurité intérieures et la police des Nations Unies. Cette collaboration se traduit à Bambari, par exemple, par la consolidation de la paix et le retour progressif de la cohésion sociale. Par ailleurs, dit-il, la Police des Nations Unies continue ses missions d’escorte et de sécurité des hautes personnalités du pays.