Le Général de Division Eduardo Ferrão (Portugal) : le sourire des enfants comme un signe d’espoir

21 jan 2021

Le Général de Division Eduardo Ferrão (Portugal) : le sourire des enfants comme un signe d’espoir

Vladimir Monteiro 

Le Général de Division Eduardo Ferrão (Portugal), nommé le 27 décembre 2019 au poste de commandant adjoint de la Force de la MINUSCA est en fin de mission. A cet effet, il a accepté de revenir, dans une interview accordée au site Web de la MINUSCA, sur les défis de sa mission dans le cadre du Mandat de la MINUSCA. Le Général Eduardo Ferrão compte plus de 34 ans d'expérience opérationnelle au cours de laquelle il a servi dans diverses unités et départements militaires et a occupé des postes à responsabilités particulièrement importantes. Il a forgé son expérience opérationnelle en servant près de 18 ans au sein de la Brigade Mécanisée de l'armée portugaise, de chef de peloton à commandant de Brigade. En tant qu'officier d'État-Major, il a préparé et conduit les déploiements opérationnels de contingents portugais déployés en Afghanistan, Bosnie Herzégovine, Timor Oriental, Iraq et Kosovo. De plus, il a commandé le Bataillon de Manoeuvre tactique au Kosovo de 2004 à 2006 où il a pu notamment travailler avec l'UNMIK (Mission des Nations Unies au Kosovo). Sa dernière affectation était celle de Commandant de la Brigade Mécanisée, à Santa Margarida au Portugal.

Général Eduardo Ferrão, vous êtes le commandant adjoint de la Force de la mission des Nations Unies en République centrafricaine et vous terminez votre séjour d’un an dans le pays, quel est votre sentiment au moment du départ? 

Je pars avec un sentiment de joie, de voir que ce pays a franchement évolué dans divers domaines et aussi que grâce à l’intervention de la Force de la Minusca, la situation sécuritaire s’est améliorée.

Pendant un an, vous avez contribué à la mise en œuvre du mandat de la Minusca; la Force, est la principale arme pour le mandat de protection des populations civiles, comment est-ce que la Minusca s’assure-t-elle de l’exécution de cette tâche dans un contexte extrêmement difficile?

Le contexte est vraiment difficile, avec le covid-19; nous avons beaucoup souffert au niveau de la Force et de la mission en général. Mais les deux lignes principales de notre action étaient la protection des populations civiles et la sécurisation du processus électoral en RCA.

Nous n’avons pas vécu de crise humanitaire majeure cette année; c’est que la Force a été capable d’anticiper dans la plupart du temps les crises humanitaires voire de les stopper à un niveau gérable. La Force est compétente, solidaire, proche des populations et prête à intervenir.

Dans le cadre de la sécurisation des élections, nous avons été capables de sécuriser le processus électoral avec des bons résultats et je pense qu’on doit tous être fiers du travail que nous avons fait. Mais ce travail n’est pas seulement celui de la Force toute seule, c’est que de plus en plus la MINUSCA a une approche holistique intégrée entre tous les piliers de la Mission, ce qui a permis d’avoir des réponses plus intégrées et durables dans le temps.

Comment les Nations Unies, particulièrement la Minusca parvient-elle à faire avancer le pays en termes de sécurité malgré ces difficultés et l’immensité du pays?

Pour qu’il y ait développement en RCA, il faut, avant tout, qu’il y ait la sécurité et ensuite il sera possible de préparer le futur.

La réforme du secteur de sécurité en appui au développement des structures d’Etat, des Forces armées et des Forces de sécurité intérieure, devrait être l’une des priorités pour accompagner l’amélioration du secteur de sécurité de ce pays.

Le Portugal est présent au sein de la Minusca, à travers vous, commandant adjoint de la Force, à travers la Force de réaction rapide portugaise; mais le Portugal est aussi présent à travers la mission Européenne qui forme les militaires centrafricains; comment cet engagement portugais se fait-il et comment aide-t-il le pays ?

Intégrée à la Minusca, la compagnie de la réaction rapide portugaise, est une contribution déterminante du Portugal pour contribuer à la protection des populations civiles en RCA. 

Par ailleurs, dans le cadre de la réforme du secteur de sécurité, le Portugal s’est investi très fortement auprès de l’Union européenne. Dans ce cadre, le Portugal a nommé un général pour commander une mission de formation et d’éducation des éléments des FACA. Mais le ministre de la défense du Portugal a aussi signé un accord bilatéral, dans le domaine de la défense, notamment dans les piliers éducation et formation des FACA et cela va commencer en 2021.

Pour terminer, est ce que vous emportez un souvenir particulier avec vous?

Chaque fois que je circule dans les rues ou que je visite des écoles, je m’approche des enfants et je regarde leur sourire. Le sourire de ces enfants comme un signe d’espoir, c’est cela que je veux emporter avec moi et oublier toutes les autres mauvaises images de la RCA.