Elections 2020-2021 : La Police de proximité a renforcé la confiance entre populations et forces de sécurité

21 jan 2021

Elections 2020-2021 : La Police de proximité a renforcé la confiance entre populations et forces de sécurité

Ghislaine ATTA

Le grand nombre de violences verbales, physiques, psychologiques, entre autres, survenu au fil des périodes électorales qui se sont succédé dans l’histoire de la République centrafricaine (RCA), a mis mal les relations entre les populations et les autorités et forces de sécurité, sensés symboliser la confiance. Pour les échéances de 2020 et 2021, la Police MINUSCA (UNPol) et les Forces de sécurité intérieure (FSI) centrafricaines ont entrepris, dans le cadre de la Police de proximité, ont renforcé le partenariat et amélioré la confiance entre les communautés et l’appareil sécuritaire, garant de la paix et de la sécurité dans la société.

Il n’est plus rare, tant à Bangui que dans les autres préfectures de la RCA, de voir des équipes mixtes de policiers (MINUSCA-FSI) s’entretenir sur diverses thématiques avec les populations, en vue de recueillir leurs préoccupations et répondre aux questions qu’elles se posent par rapport à leur sécurité.

La police de proximité est une stratégie organisationnelle destinée à faciliter la communication entre les FSI et le public. Elle consiste, d’une part, en une action policière axée sur la résolution des problèmes, avec des policiers et gendarmes attentifs aux demandes des citoyens ; et d’autre part en un appui apporté aux communautés pour résoudre par elles-mêmes les problèmes de délinquance. « Un climat de confiance a été établi entre les FSI et la population dans notre zone, car cette dernière sait désormais que la Police est à leur écoute 24 heures sur 24. Des comités de sécurité de vigilance et d’alertes précoces ont également été créés dans les sites des déplacés de Nguili Nguili, Zemio, Mboki et Ligoua, etc. » illustre la cheffe de poste UNPol d’Obo, le Capitaine de Police Clarisse Aka Légué.

Pour la période électorale 2020-2021, plusieurs dispositions ont été prises dans le cadre de la police de proximité en vue de garantir un scrutin présidentiel et législatif le plus paisible possible sur toute l’étendue du territoire centrafricain.

A Bouar, par exemple, explique l’Adjudant-chef de Gendarmerie Diombana Fode Boubacar, « en substitution aux FSI, avant les élections, la MINUSCA a effectué des descentes dans les quartiers en vue de rassurer la population et pris des dispositions pour leur protection, notamment la saisine des FSI\UNPOL en cas de mouvements suspects, l’exhortation de la population à se constituer en groupes d’alerte, la dénonciation des auteurs d’incitation à la haine et ainsi que ceux qui prônent le boycott des élections ».

Les visites quotidiennes aux leaders communautaires et religieux, les sensibilisations et échanges via les patrouilles pédestres, rencontrent, semble-t-il, l’adhésion des populations. En effet, « nous sommes contents. Les policiers de la MINUSCA et nos policiers viennent souvent chez nous. Avant les élections, ils sont venus nous dire de ne pas faire de violence pendant les élections ; ils ont dit aussi de ne pas avoir peur d’aller voter, car ils sont là pour nous protéger », relate Stella, habitante du Kilomètre 5 dans le 3e arrondissement de Bangui.

D’un autre côté, afin de faciliter la participation des populations, et particulièrement celle des femmes au processus électoral, une ligne téléphonique verte (numéro 1325) a été ouverte au public. Sous couvert d’anonymat, en effet, il était possible de dénoncer les infractions électorales et les troubles à l’ordre public ainsi que les violences faites aux femmes, dans le cadre du processus, notamment à l’endroit des candidates et les électrices.

En outre, dans le cadre de la campagne de sensibilisation sur le thème ‘’Sécurité pour tous et par tous’’, organisée par la coordination des colocations de Bangui (MINUSCA-FSI) dans la ville de Bangui et les communes de Bimbo et Begoua, les jeunes et les femmes, les chefs quartiers, les leaders communautaires, les responsables religieux et les responsables des associations des conducteurs de mototaxis et autres acteurs-clés de la vie communautaire, ont été invités à être des ambassadeurs de paix au sein de leurs communautés, indique la Commissaire principale de Police Barakatou Amidou, par ailleurs coordinatrice des unités de terrain de Bangui.

La collaboration UNPol-FSI durant tout le processus s’est également illustrée de plusieurs manières dans le cadre du Plan intégré de sécurisation des élections (PISE), mis en place par la MINUSCA et les autorités centrafricaines. « Des séances de renforcement de capacités sur les infractions électorales, la gestion des foules, la sécurisation des centres de vote ont également été organisées », poursuit la Commissaire Amidou.

Si les initiatives de proximité se soldent pour la plupart par des succès, il est à noter que des défis subsistent. Dans le Haut Mbomou, fait valoir le Capitaine de Police Clarisse Aka Légué, « Dans le cadre des infractions liées au code électoral et pénal, certaines procédures n’aboutissent pas souvent du fait de l’inexistence d’une maison d’arrêt et de correction dans la préfecture. A cela, s’ajoutent l’impunité et le manque de moyen de déplacement des FSI pour répondre à des appels d’urgence », pour ne citer que ceux-ci.

Il est à noter que 130 officiers individuels de police étaient prévus pour être déployés dans les régions dans le cadre des élections. « Finalement, 84 ont été déployés par voie aérienne et les 46 qui devraient partir par voie terrestre n’ont pas pu être déployés compte tenu de la situation sécuritaire qui s’est dégradée dans les régions la veille des élections », indique-t-on du côté de la composante police de la Mission.

40 femmes ont été mobilisées : 30 ont quitté Bangui pour renforcer les préfectures de la Vakaga, Haut Mbomou, Mbomou, Haute Kotto; Basse Kotto, Bamingui-Bangoran ; Ouham-Pende, Nana Mambere, Mambere Kadei, ainsi que les unités de Bangui.

Enfin, 66 officiers individuels de police dont 24 femmes repartis en 22 groupes ont assuré, conjointement avec les Unité de police constituée et les FSI, la couverture sécuritaire des centres de vote dans les huit arrondissements de Bangui et les communes environnantes Bimbo et Begoua.

 

 

POC