Le Programme de réduction de violence communautaire entre dans sa phase active 

1 fév 2017

Le Programme de réduction de violence communautaire entre dans sa phase active 

Ousmane Cheriff voulait faire du commerce. Plus encore, il voulait avoir un métier pour pouvoir s’occuper désormais et « en toute honnêteté » de sa famille. Son certificat en main, c’est un peu comme si son rêve connaissait un début de réalisation. En cet instant précis, il pense à ce que fut son passé de combattant et réalise qu’il vient de loin. 

Comme lui et autour de lui, une cinquantaine d’ex-combattants exhibent fièrement leur certificat, ce mardi 31 janvier 2017 dans les locaux de la Croix-Rouge centrafricaine, situé dans le 3eme arrondissement, au terme d’une formation professionnelle initiée par le Programme national de DDRR. Tous avaient appartenu à divers groupes armés, mais le programme national de DDRR s’efforce de les réintégrer dans la vie professionnelle.

En effet, le Programme national de DDRR envisage de désarmer, démobiliser et réintégrer dans la vie socio-économique les ex-combattants de différents groupes armés qui répondent à deux critères d’éligibilité tels que stipulés dans l’Accord de Bangui sur les Principes du DDR et de l’Intégration dans les Corps en Uniforme du 10 mai 2015, c’est-à-dire être membre d’un groupe armé et remettre une arme de guerre en état de marche ou non.

Comme le fait valoir Herve Hesse, le Chef du projet Réduction de Violence Communautaire (RVC)  à la section DDR de la MINUSCA, « Il y a des personnes qui ne répondraient pas à ces critères mais qui sont associées aux violences par une participation plus ou moins active ». Pour cette catégorie, le PNDDR a proposé un programme spécifique, complémentaire au DDR, le RVC qui a pour objectif « d’offrir à ces éléments des opportunités de formation et de travail adaptées à leur qualification et au marché économique local sous la forme d’Activités Génératrices de Revenus (AGR), ainsi que de les soutenir dans le lancement et le développement de leurs activités et leur apprentissage professionnel».

Les récipiendaires de cette journée ont reçu une formation théorique en commerce et s’en réjouissent. Ousmane chérif parle d’ « un nouveau départ » dans sa vie, tandis que Mahamat évoque « une grande chance » de pouvoir se reconvertir. Opportunité pour Edgar Greboui, l’un des formateurs, de saluer l’« assiduité et le sérieux  de ces apprenants qui ont décidé de tourner le dos à la violence et d’opérer leur réinsertion sociale.

En conformité avec son mandat de « soutenir les autorités pour le développement et la mise en œuvre de programmes RVC pour les éléments des groupes armés non-éligibles au PNDDRR », la Section DDR a alors élaboré le projet pilote « RVC Bangui » ayant pour objectif d’offrir des opportunités de réinsertion économique et sociale sous la forme d’Activités génératrices de revenus  à 3000 personnes affiliées au mouvement Anti-Balaka (1 500), au groupe d’auto-défense de PK5 (500) et aux ex-Séléka cantonnés dans les trois camps militaires de Béal, BSS et RDOT (1000).

En avril 2016, l’enregistrement et le profilage socio-économique des bénéficiaires avaient été effectués. Lors de ces opérations, les bénéficiaires ont exprimé leur choix pour une catégorie professionnelle. Une étude de marché a aussi été réalisée sur la ville de Bangui afin de les orienter vers des filières identifiées comme plus viables et rentables : agriculture, charpenterie, menuiserie, mécanique, petit commerce, textile et informatique. C’est donc à l’issue de ces étapes que les activités de formation ont débuté pour les premiers groupes de bénéficiaires ; en novembre 2016.

D’autres groupes sont en formations dans diverses disciplines « menuiserie, mécanique, conduite automobile, soudure, couture, petit commerce et informatique » notamment au Centre de formation de Don Bosco au quartier Combattant, à la Croix-Rouge Centrafricaine au quartier de PK5 et au Centre de formation de la Jeunesse Pionnière Nationale (JPN) à SICA-II.