Le Représentant spécial évoque les relations constantes avec les autorités lors de la présentation du nouveau mandat à la presse
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine et Chef de la MINUSCA, Mankeur Ndiaye, a rappelé mercredi les relations constantes et permanentes avec les autorités centrafricaines, et réitéré son engagement à poursuivre cette coopération dans la mise en œuvre du nouveau mandat de la Mission.
« Nous avons remis au Président de la République, Faustin Archange Touadéra, la résolution 2605 qui renouvelle le mandat de la MINUSCA. J’exprime ma profonde reconnaissance au Président qui s’est félicité du renouvellement du mandat et exprimé son soutien à la MINUSCA. Je réitère notre volonté de poursuivre nos efforts pour l’exécution du mandat en travaillant en étroite coopération avec le Gouvernement », a déclaré le Représentant spécial lors de la conférence de presse hebdomadaire. « Les relations avec le Gouvernement sont des relations constantes et permanentes. Il n’y a jamais eu de rupture entre le Gouvernement et la MINUSCA, la confiance est là, mais c’est une confiance qu’il faut renforcer tous les jours. Contrairement à ce qui se dit dans les médias, nous avons d’excellentes relations avec les autorités centrafricaines, avec des entretiens réguliers avec le Chef de l'Etat, le Premier ministre et d’autres membres du Gouvernement concernés par le mandat de la MINUSCA », a-t-il ajouté.
Le Représentant spécial s’est ensuite penché sur les tâches prioritaires du nouveau mandat, à savoir la protection des civils, les bons offices et l’appui au processus de paix, y compris à la mise en œuvre du cessez-le-feu et de l’APPR, l’aide à l’acheminement en toute sécurité et sans entrave de l’aide humanitaire ainsi que la protection du personnel et des biens des Nations Unies. Les autres tâches portent sur la promotion et la protection des droits humains ; l’appui au dialogue républicain et aux élections locales ; l’appui à l’extension de l’autorité de l’État, au déploiement des forces de sécurité et au maintien de l’intégrité territoriale ; la Réforme du secteur de la sécurité (RSS) ; le Désarmement, la démobilisation, la réintégration et le rapatriement (DDRR) y compris le cantonnement ; et l’action en faveur de la justice nationale et internationale, de la lutte contre l’impunité et de l’état de droit. « Les questions de genre et protection de l’enfance seront bien entendu pleinement prises en compte dans le mandat », a précisé le Représentant spécial.
Evoquant les nouvelles activités introduites dans le mandat, le Représentant spécial a cité le soutien aux autorités centrafricaines dans le suive du suivi du cessez-le-feu déclaré par le Chef de l’État le 15 octobre 2021 ainsi que l’appui à l’organisation d’un dialogue républicain pleinement inclusif. Relativement au dialogue, il a rappelé la contribution technique de la MINUSCA à travers sa division des affaires politiques au sein du comité d’organisation et réitéré le soutien des Nations Unies : « Nous allons contribuer avec d’autres partenaires pour qu’il y ait un dialogue pleinement inclusif avec les acteurs politiques et de la société civile centrafricains, tout en respectant la Constitution et la souveraineté nationale ». Le Représentant spécial a par ailleurs précisé que dans le cadre de ses bons offices, il allait “rencontrer ceux qui ont quitté la table de négociations pour qu’ils reviennent dans le dialogue”.
Par rapport au cessez-le-feu, le Représentant spécial a dénoncé sa violation au quotidien par les groupes armés et proposé l’identification des auteurs de ces violences afin de les sanctionner. Il a fait part de ses attentes ainsi que celles du Gouvernement et des partenaires concernant la prochaine mission à Bangui des ministres des Affaires étrangères d’Angola et du Rwanda « dans le cadre du suivi de la feuille de route de la Conférence Internationale pour la Région des Grands Lacs (CIRGL) qui commence par le respect du cessez-le-feu du 15 octobre ». Le Représentant spécial a par ailleurs enjoint les groupes armés d’adhérer au DDRR, de mettre fin à toutes formes de violences et d’observer le cessez-le-feu. « J’appelle également l’UPC à revenir dans l’Accord de paix », a-t-il ajouté.
Relativement à la Cour Pénale Spéciale (CPS), le Représentant spécial s’est félicité de la rencontre et des discussions entre le Président de la République et la CPS sur la marche à suivre concernant le ministre Hassan Bouba. “Le Président a beaucoup fait pour la CPS et la lutte contre l’impunité en refusant l’amnistie dans le cadre de l’Accord de paix”, a-t-il souligné, tout en rappelant que le mandat de la MINUSCA prévoit le soutien à la CPS, avec d’autres partenaires. “A ce jour, plus de 18.000.000 dollars ont été apportés par la Mission à la Cour, auxquels s’ajouteront bientôt 4.300.000 dollars. Le respect de l'indépendance de la CPS est essentiel pour sa crédibilité”.
Le Représentant spécial a également fait part des avancées significatives en RCA avec l’appui de la MINUSCA et énuméré de nombreux appuis entre 2020 et 2021, tels que la création ou l’amélioration des conditions de travail des représentants de l’État avec le financement de 47 projets à hauteur de 802.434.778 francs CFA, le DDR avec un apport de 275.000.000 francs CFA à travers des fonds propres des Nations Unies et des Etats-Unis ainsi que 23.903.113.300 francs CFA d’investissements dans les infrastructures dont 2.096.652.250 francs CFA d’investissements directs. « Ces soutiens ont notamment permis aux autorités nationales de renforcer leur réponse à la pandémie de Covid-19, avec la réhabilitation de deux étages de l’Hôpital Universitaire et de l’ex-centre d’isolement Ebola à Bangui pour l’accueil et le traitement de patients atteints du virus. Ces fonds ont également permis, entre autres, de soutenir la SODECA dans l’installation de plusieurs pompes à eau dans différentes zones de Bangui et l’ENERCA, avec des générateurs », a conclu le Représentant spécial.