Le Représentant spécial réaffirme l’importance du dialogue pour une sortie de crise

9 mai 2018

Le Représentant spécial réaffirme l’importance du dialogue pour une sortie de crise

Le Représentant spécial du Secrétaire général en République centrafricaine et Chef de la MINUSCA, Parfait Onanga-Anyanga, a réaffirmé mercredi à Bangui l’importance du dialogue avec les groupes armés en vue d’une solution définitive à la crise en Centrafrique, tout en soulignant que  la force de la Mission constituera un moyen de pression dans cette démarche de dialogue. 
 
« Certains continuent de croire que la paix est au bout du canon. La stratégie pour réduire la présence et la menace des groupes armés ne prévoit pas que la force. La sortie de crise doit être basée sur le dialogue, appuyé par la force », a dit le Représentant spécial, rappelant à cet effet la main tendue du Chef de l’Etat ainsi que l’initiative de l’Union africaine pour la paix et la réconciliation, soutenues par la MINUSCA. « Il faut que les groupes armés soient invités à la table de négociation mais en même temps il faut maintenir la pression militaire », a renchéri le Chef de la MINUSCA, rappelant que la MINUSCA n’a pas hésité à recourir à Force lorsque des groupes armés ont menacé les institutions et les populations.  
 
Au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la MINUSCA, le Représentant spécial s’est exprimé sur les récentes violences à Bangui ainsi que les menaces du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC), indiquant que la MINUSCA travaille sur les deux fronts avec les autorités centrafricaines. “Bangui nous préoccupe mais nous avons un plan pour la protéger mais aussi pour protéger ailleurs. Pour le KM-5, l’effort se poursuit pour arrêter les criminels qui prennent la population en otage”, a indiqué Onanga-Anyanga. A propos du FPRC, il a indiqué qu’à “ceux qui menacent de descendre sur Bangui, nous leur opposerons la légitimité nationale et internationale ainsi que la force de cette Mission. Nous avons mobilisé nos capacités”
 
Le Représentant spécial a souligné la collaboration étroite avec les autorités centrafricaines, notamment la formation de 500 policiers et gendarmes et de 600 auxiliaires de police ainsi que le travail sur le terrain avec les forces armées (FACA). “Aujourd’hui, nous travaillons ensemble à Paoua et à Obo. Bientôt, nous serons ensemble à Bangassou et à Sibut”, a dit Onanga-Anyanga, ajoutant qu’une proposition de déploiement des FACA sera bientôt soumise au Conseil de sécurité des Nations Unies. Il a par ailleurs annoncé l’arrivée cette semaine à Bangui, d’une partie des 900 casques bleus additionnels autorisés par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
 
Le Représentant spécial est également revenu sur “ceux qui s’en prennent à la MINUSCA”, indiquant que la Mission est liée “au sort et à l’avenir” de la Centrafrique. “Il y a une mauvaise compréhension de la MINUSCA. Evitons la thèse du complot. Nous sommes venus soutenir un pays en difficulté et, ensemble avec le Gouvernement, nous continuons à faire ce travail difficile”, a-t-il dit, tout en reconnaissant certaines. Cependant, le Représentant spécial a tenu à préciser que les appels à la haine contre la Mission sont désormais monitorés le Conseil de sécurité, dans le cadre de la résolution 2399 adoptée en janvier 2018. Ladite résolution demande au Groupe d’experts sur la République centrafricaine de “recueillir, en coopération avec la MINUSCA, tout élément attestant d’actes d’incitation à la violence, en particulier à motivation ethnique ou religieuse, qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité en République centrafricaine et permettant d’identifier les auteurs de tels actes, et en rendre compte au Comité” des sanctions.
 
Le Chef de la MINUSCA a conclu la conférence de presse avec des appels à la population centrafricaine à s’engager dans la paix et à éviter toute stigmatisation communautaire. Il a également invité les medias centrafricains à contribuer aux efforts de paix en Centrafrique, en s’assurant que leurs “articles ne contribuent à empirer la situation”.