Le scrutin a débuté et se poursuit dans l’ordre et la discipline

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30 déc 2015

Le scrutin a débuté et se poursuit dans l’ordre et la discipline

C’est le jour J.  Citoyens centrafricains de tous bords ont massivement fait le déplacement, ce mercredi 30 décembre 2015, pour élire leurs futurs dirigeants à la Présidence de la République et au Parlement. Un tour dans la capitale, Bangui, et dans divers localités de l’arrière-pays a permis de constater le même engouement, synonyme de la détermination de sortir de la crise. 
Dès six heures du matin, les bureaux de vote ont ouvert leurs portes. Jeunes, personnes âgées, hommes, femmes,…nombreux ont été les électeurs qui se pressaient déjà dans les centres de vote pour accomplir leur devoir civique. A l’Ecole d’application centre filles et garçons, au quartier SICA 1, dans le 1er arrondissement de Bangui, deux longues files s’étaient déjà formées vers 8 :00.  Signe que « les Centrafricains ont bravé la peur », comme le fait valoir Aubin Siozo, commerçant. 
Cécile, la soixantaine, administrateur des Affaires sociales, visiblement heureuse d’avoir effectué son devoir citoyen, n’est nullement à sa première expérience, mais semble espérer davantage du présent scrutin : « j’ai passé moins d’une heure de temps dans la file d’attente, animée par l’espoir que Dieu nous choisira l’homme qu’il faut pour la paix et la cohésion sociale, pour le renouveau, la renaissance de la RCA ». Et d’ajouter, non sans émotion : « on est fatigué, on ne veut plus jamais ça, nous voulons la paix, il faut que les enfants puissent aller à l’école, il faut que le pays fonctionne, on est bloqué  par l’insécurité et l’instabilité ».
D’autant électeurs potentiels, tels Aichatou, étudiante, n’ont pas eu la chance de voter malgré la grande détermination. « Je ne retrouve pas mon nom sur la liste définitive. Malheureusement je n’ai pas pu retirer ma carte d’électeur. On m’avait dit que même sans carte je pouvais venir voter avec une pièce d’identité valide, mais on vient de me mettre de côté. Je rentre chez », dit-elle, amère d’avoir fait la file depuis 7 :00 du matin. 
Superviseur électoral pour le 1er arrondissement de Bangui, Léa Tankalet se réjouit de l’affluence constatée dans tous les centres de vote qu’elle a visités depuis le début de la journée. « Ce sont des électeurs disciplinés que j’ai pu rencontrer depuis ce matin. Aucun désordre. Que cela continue ainsi et ce scrutin sera une réussite », souhaite-t-elle.
Même constat dans les troisième et quatrième arrondissements, où les électeurs manifestent leur détermination à accomplir leur devoir citoyen. « On veut que tout redevienne normal », souligne Zinguela Remi, biologiste à l’institut Pasteur de Bangui, avant d’ajouter : « ma famille et moi avons pu survivre à toutes les violences qui ont eu lieu dans le pays. Et j’estime qu’en tant que survivants, nous devons de participer activement à réécrire l’histoire de la Centrafrique. »
A l’intérieur du pays, le vote a également démarré dans le calme, à l’instar de Kaga Bandoro (préfecture de la Nana Grébizi), où tous les bureaux étaient ouverts depuis 6h00 et bien sécurisés par le contingent Pakistanais de la MINUSCA. « Le vote a commencé à six heures pile au centre de Bwemandja. Quelques retards allant de 15 à 30 minutes ont cependant été enregistrés ».  A Mbrés, chef-lieu de la seconde sous-préfecture de Nana-Grébizi, « les huit bureaux de vote ont été regroupés dans un même centre. L’équipe de monitoring de la MINUSCA les a tous visités de 6h00 à 7h30 avant de se rendre dans les différents axes. Tout était en ordre », indique le rapport d’étape du bureau régional de la Mission. En vue de pallier les absences d’agents électoraux, une équipe de réserve a été mise en place et transportée par la MINUSCA au centre d’Ouanga, situé à 60 Km de Kaga Bandoro dans la commune de Grevai, afin de permettre aux populations de la localité.
A Bouar (préfecture de la Nana Mambéré), le vote a commencé avec une participation relativement équilibrée des hommes et des femmes. « Bien que les centres de vote aient ouvert Bouar diversement entre six heures et neuf heures et demie, le vote a commencé avec un très grand nombre d'électeurs », a-t-on pu noter. Même enthousiasme à Bambari (au Centre),  Bangassou (au Sud-Est), Birao (au Nord) et à Bozoum (à l’Est) où les bureaux de vote sont massivement pris d’assaut par des électeurs.
Sur toute l’étendue du territoire, la MINUSCA apporte son appui à la sécurisation du scrutin couplée de la présidentielle et des législatives. Ainsi, dans chaque centre de vote, il est donné de voir des détachements mixtes formes de forces nationales et de la Police et ou de la Force de la Mission des Nations Unies, avec des patrouilles renforcées et régulières de divers contingents militaires et des Unités de Police Constituée (UPC).
En sa qualité de superviseur l’équipe de casques bleus affecté au centre de l’Ecole d’application centre filles et garçons, au quartier SICA 1, l’UNPol Anifa Mamadou atteste que le vote se déroule sous la vigilance de l’équipe de casques bleus et des forces de sécurité intérieure et qu’aucun incident n’est pour l’instant enregistré.
Conformément au calendrier électoral, le premier tour de l’élection présidentielle couplée aux législatives,  devait se tenir le 27 décembre, puis a été reporté au 30 du même mois. Le deuxième tour de l’élection du Chef de l’Etat se déroulera, quant à lui, le 31 janvier 2016.