Le Secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de la paix visite Bambari

6 sept 2015

Le Secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de la paix visite Bambari

Au cours de la visite à la MINUSCA qu’il effectue du 5 au 8 septembre 2015, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous a visité la sous- préfecture de Bambari, situé dans la préfecture de  la Ouaka, ce dimanche 6 septembre 2015.

Il était accompagné du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République Centrafricaine et Chef de la MINUSCA, Parfait Onanga- Anyanga. Mais également de plusieurs autres personnalités de  la MINUSCA dont,  le Commandant de la Force, le Général Martin Chomu Tumenta ; le Directeur d’Appui à la Mission, Milan Trojanovic, le Coordonnateur des bureaux de terrain, Baboucarr Jagne, la directrice des affaires politiques de la MINUSCA, Barrie Freeman, et le Commissaire adjoint de la Police de la MINUSCA, le Lieutenant-Colonel Roland Zamora.

Sur terrain, il a été accueilli par le commandant du secteur Centre, le Brigadier Général Mohamed Amin, ainsi que par le Maire de la ville de Bambari, Albert Matchipata et le sous- préfet de Bambari, Maurice FO.

Après la description de la situation par le Commandant du Secteur Centre, le Brigadier Général Mohamed Amin, situation caractérisée par la perturbation de la quiétude des populations par les groupes armés,  M. Ladsous a rencontré les populations de cette sous- préfecture. Il a tenu une réunion d’échanges avec les autorités locales, les membres de la société civile et des confessions religieuses, ainsi d’autres leaders communautaires.

Après avoir souhaité la bienvenue à cet hôte de marque, le Maire de la ville de Bambari a remercié M. Ladsous  « qui vient au chevet d’une ville meurtrie et moribonde, la plus touchée par la crise de la RCA. » Il a regretté que le 19 mai 2015, il y ait  eu une réconciliation solennelle entre Chrétiens et Musulmans, et que cette bonne période n’ait  duré que le temps de la rosée et que l’on retourne à la case départ à cause des ennemis de la paix.  « En effet, le jeudi 20 août 2015, un taxi motard musulman a été tué et il y a eu des représailles sur les populations innocentes », explique-t-il. Or, d’après lui, la bonne cohabitation entre les communautés avait été à l’origine du retour d’un certain nombre de déplacés.  Albert Matchipata, a déploré le fait  que le démantèlement le 23 août 2015 des barricades érigées par les Anti- Balaka et les Ex Seleka ait  provoqué d’autres violences. Mais cette autorité locale a encore de l’espoir : « La MINUSCA a aidé à la mise en place d’une commission de réconciliation de 25 membres, nous espérons que la situation sociale et sécuritaire va s’améliorer. » Pour que la paix revienne, le Maire de la ville de Bambari estime que « la MINUSCA devrait tout faire pour accélérer la pacification de la préfecture de Ouaka, et mettre en action le plus rapidement possible le programme DDR. »

Hervé Ladsous, à son tour, a apprécié l’accueil musical que lui a fait la jeunesse de Bambari : « Faites de la musique, mais pas la guerre. », a-t-il lancé à l’adresse des jeunes. La priorité pour lui est que Bambari devienne une zone sans armes, car « notre objectif est de ne pas user de la violence qui peut raviver les rancœurs. Il faut à tout prix briser ce cycle de violences qui dure depuis des années …La MINUSCA vous accompagne dans le retour de la paix et la cohésion sociale, mais sachez que, vous accompagner,  ne signifie pas nous substituer à vous », a martelé Hervé Ladsous, avant d’ajouter : « C’est à vous que revient la première responsabilité de construire, car il s’agit de votre avenir et de celui de vos enfants. » Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des opérations de maintien de la paix a conclu en réaffirmant que la protection des civils est l’objectif principal des Nations Unies : « C’est là que nous devons concentrer toute notre énergie. »

Les participants se sont également exprimés sur la situation sécuritaire délétère qui prévaut à Bambari. La plupart des intervenants ont demandé qu’il y ait un désarmement des groupes armés le plus rapidement possible. Les autres ont souhaité que la MINUSCA aide au redéploiement définitif de l’autorité de l’Etat. Certains intervenants se sont dit  excédés par les groupes armés (Anti- Balaka et ex seleka) qui perturbent leur sécurité et quiétude et ont requis des sanctions urgentes à leur endroit.

En réponse à leurs inquiétudes, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des opérations de maintien de la paix a souligné que la crise centrafricaine est très complexe : « Nous faisons face à l’effacement de l’Etat… ainsi qu’à  la fracture de la société. » Pour lui, de tels problèmes de fonds ne se traitent pas en un jour, il faut du temps. Raisons pour laquelle, explique-t-il, il y a eu des étapes, notamment les Consultations populaires, le Forum de Bangui, puis prochainement les élections, et viendra le DDR après.

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des opérations de maintien de la paix visite la sous-préfecture de Bambari au moment où la situation sécuritaire s’y est dégradée depuis jeudi 20 août 2015, avec l’assassinat d’un taxi-motard musulman, suivi de représailles. En effet, les éléments de la rébellion ex Seleka et certains membres de la communauté musulmane se sont affrontés aux  anti-balaka. Ces problèmes ont mobilisé et gouvernement centrafricain et MINUSCA dans une démarche de pacification.  Aussi, a-t-il pu être créée, une commission de pacification qui compte vingt-cinq membres.