4 avr 2017

Les femmes de Bambari exhortées à rester des actrices de paix

Les femmes de Bambari exhortées à rester des actrices de paix

Le Premier Ministre centrafricain, Mathieu Sarandji, accompagné de la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies en RCA en charge des Affaires politiques et des questions liées à la Protection des civils, Diane Corner, et d’une forte délégation de ministres et de députes, a participé, ce 4 avril 2017, à Bambari, à la célébration de la Journée portes-ouvertes sur la Résolution 1325 des Nations Unies et son triptyque Femmes, Paix et Sécurité.

Une résolution adoptée en 2000, à travers laquelle le Conseil sécurité de l’ONU souligne l’importance d’une participation active des femmes dans des conditions d’égalité, à la prévention et au règlement des conflits ainsi qu’à l’édification et au maintien de la paix. La présente célébration a donc eu pour thème : « Rôle des femmes dans la promotion de la cohabitation pacifique entre les communautés Rounga, Goula et Peuhl dans la Ouaka ».

Occasion pour Mathieu Sarandji de féliciter les femmes de la Ouaka pour n’avoir pas cédé aux sirènes de la division malgré les récentes tensions qui ont ébranlé la région. «Femmes de toutes les communautés de Bambari, le Gouvernement salue votre capacité de résilience et les efforts que vous avez déployés pour maintenir Bambari uni, en dépit des crises successives qui l’ont secoué », a-t-il indiqué, avant de les inviter à s’impliquer davantage dans la recherche et la consolidation de la paix : «Soyez à l’avant-garde de la lutte pour la consolidation de la paix a Bambari, les hommes finiront bien par suivre votre exemple».

S’appuyant sur cette recommandation du Premier Ministre, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies en Centrafrique a donné l’exemple de certains pays sortis de crise dont le Liberia où les organisations féminines ont joué un rôle prépondérant dans la résolution du sanglant conflit qu’a vécu ce pays de 1989 à 2003. «Face à l’impasse des pourparlers politiques et la menace de la reprise des combats au Liberia, le réseau des organisations de femmes de ce pays s’est fortement impliqué, avec succès, pour ramener les différents acteurs politiques et militaires à la table des négociations », a-t-elle souligné à l’intention des nombreuses femmes venues prendre part à la célébration de cette journée. Elles les a donc encouragées à «parler à haute voix et à exprimer leurs propositions en vue de la résolution durable du conflit toujours latent dans la région».

Pour Bambari qui sort progressivement de plusieurs mois de tensions militaires et communautaires, cette journée portes-ouvertes sur la Résolution 1325 vise particulièrement à donner la parole aux femmes en tant que victimes des conflits armés, mais surtout en tant qu’actrices de paix, afin de recueillir et prendre en compte leurs visions sur la restauration de la paix et renforcer leur rôle dans la gestion des conflits au niveau local.

En sa qualité de porte-parole des femmes, Mme Ndarata Christine en a profité pour rappeler les souffrances et nombreuses violations subies par les femmes depuis le début du conflit dans la région en 2012, et a appelé le Gouvernement et ses partenaires internationaux à coordonner leurs efforts pour améliorer la condition des femmes de la RCA et de la Ouaka en particulier. « Aidez-nous à rouvrir le marché central de Bambari ; les femmes ont besoin de cet espace privilégié d’échanges pour relancer leurs petits commerces et se retrouver entre elles », a-t-elle soutenu.

La délégation gouvernementale et de la MINUSCA a mis à profit cette visite pour se rendre à l’hôpital général de la ville dont certains bâtiments ont été récemment détruits par un incendie, et à la cotonnerie de Bambari, aujourd’hui en ruine et occupée par des populations déplacées. Le Premier Ministre a promis le soutien matériel et financier du Gouvernement afin d’aider à la réhabilitation de ces deux sites stratégiques pour le relèvement de la région.

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