Les femmes de Bangui évaluent leur participation au processus électoral

13 mar 2021

Les femmes de Bangui évaluent leur participation au processus électoral

Laure Stella Omisse

La République centrafricaine serait-elle misogyne ? Telle est la question que l’on pourrait se poser à l’écoute des Centrafricaines lors d’une séance d’échanges sur leur vécu durant les dernières joutes électorales, organisée les 10, 11 et 12 mars 2021, dans le cadre de la Journée Internationale de la Femme.

Les 120 participantes se sont prêtées à un exercice à effet d’évaluation de leur niveau de participation et d’implication au processus électoral en coursEn effet, les faibles performances réalisées par les femmes candidates aux élections malgré les nombreux efforts de renforcement de capacités et de sensibilisations faits par le gouvernement et les partenaires, dont la MINUASCA, à travers sa section Genre, en ont interpellé plus d’une.

L’objectif de cette activité était d’identifier les obstacles, afin de pousser la réflexion sur des stratégies et réorientations pouvant permettre d’améliorer les résultats du second tour ; le quota de 35% de femmes à l’Assemblée nationale étant l’enjeu de toutes ces actions, selon la loi relative à la parité homme-femme.

« Je n’ai pas compris pourquoi les élections à Kembé n’ont pas été annulées, car ce matin-là, même moi je n’ai pas pu me rendre au bureau de vote, puisque les rebelles y sont entrés. La population était en débandade. Et pourtant, il y a eu un élu », s’est offusquée Mme Eulalie, candidate à Kembé.

De cet exercice, il ressort de nombreux manquements relevés à différents niveaux de l’organisation qui, malheureusement pour la plupart, ont été défavorables, spécialement aux femmes. En effet, La crise militaro politique, facteur de peur, qui a freiné l’élan de nombreuses femmes, les milliers de cartes d’électeurs non distribuées, la logistique défaillante de l’Autorité nationale des Elections (ANE) dans certains bureaux de vote, les mentalités non encore renouvelées du fait de la corruption, le manque de solidarité entre les femmes qui se positionnent en rivales…sont autant de défis auxquels ont fait face candidates et électrices, pour ne citer que celles-ci.

Devant ces adversités, les participantes ont été encouragées par les membres de l’Observatoire des élections, Maitres Donatien Koy et Florence Hamadida, à ne pas se décourager et à se préparer pour les prochaines élections municipales, sénatoriales et régionales à venir.