Les Nations Unies soutiennent le gouvernement dans la lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits

19 juin 2024

Les Nations Unies soutiennent le gouvernement dans la lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits

Depuis 2015, le 19 juin est célébré comme la Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit. « Nous avons beaucoup travaillé pour la prise en charge de ces victimes. La MINUSCA est aux côtés du Gouvernement pour soutenir le plan d’action du Comité stratégique chargé des violences sexuelles liées aux conflits armés », a déclaré Josiane Lina Bemaka-Soui, Ministre chargée de l’Action Humanitaire, de la Solidarité et de la Réconciliation Nationale, lors d’une conférence de presse conjointe ce mercredi avec Mohammed Ag Ayoya, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, Coordonnateur résident du système des Nations Unies et Coordonnateur humanitaire en RCA, à Bangui.

 « Pour marquer cette journée, nous avons invité les survivants, les partenaires et la société civile, parce que le thème de cette journée tourne autour de l’accès aux soins de santé des survivantes », a déclaré la Ministre, ajoutant que, « nous sommes à l’heure de la justice, c’est une préoccupation du Gouvernement et le Chef de l’État y tient ». La Ministre a souligné que « les victimes ont besoin d’assistance », tout en reconnaissant des difficultés financières pour l’exécution du programme, notamment pour la prise en charge des enfants nés de viols pendant les conflits.

Elle a salué l’appui des Nations Unies au Comité national stratégique chargé des violences sexuelles liées aux conflits, présidé par le Chef de l’État. « Grâce à ce soutien, le plan d’action du comité a été mis en place et les activités ont été réalisées à 90 % », a-t-elle affirmé.

Mohammed Ag Ayoya a rassuré la Ministre que « la MINUSCA va continuer à appuyer la mise en œuvre du plan national de lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits », ajoutant que les « Nations Unies resteront à vos côtés dans cette lutte ». Il a rappelé que les violences sexuelles liées aux conflits restent une triste réalité dont l’ampleur est difficile à déterminer en RCA et que la MINUSCA a le mandat de traiter cette question comme l’une des tâches prioritaires dans l’ensemble de ses activités.

Mohammed Ag Ayoya a souligné que la MINUSCA collecte, documente et vérifie les allégations de violences sexuelles, et analyse les menaces et facteurs de risque pour guider la protection des civils. « La Mission plaide pour que les survivantes bénéficient d’une assistance adéquate, notamment médicale, psychosociale, juridique, et humanitaire, qui fait souvent défaut dans les zones rurales et reculées où se produisent actuellement la plupart des cas », a-t-il ajouté.

Joël Ndoli Pierre, porte-parole par intérim de la MINUSCA, a détaillé les activités récentes de la Mission. Le 12 juin 2024, une mission conjointe de la MINUSCA, de l'UNICEF, du PAM, du HCR et de la Maire Anne-Marie Sioukarani s’est rendue à Bambouti pour rencontrer la population locale, évaluer ses besoins et présenter les projets à venir suite au déploiement des Casques bleus dans la région. Cette mission a livré 338 kg de kits de médicaments essentiels, offerts par l'UNICEF et acheminés avec le soutien de la MINUSCA au poste de santé local, apportant un soulagement crucial aux habitants.

Selon lui, la présence de la MINUSCA rassure la population et encourage le retour des déplacés. Elle permet également le retour de l’autorité de l’État, représentée par la Maire Anne-Marie Sioukarani, et facilitera la reconstruction et réhabilitation des bâtiments administratifs et sociaux de base ainsi que la délivrance de l’assistance humanitaire. La délégation a informé les habitants des progrès des travaux de la route Obo-Bambouti, menés par les ingénieurs de la MINUSCA et soutenus par des projets de réduction de la violence communautaire. Une fois réhabilitée, cette route améliorera l'accessibilité et les échanges dans le Haut-Mbomou.

Enfin, pour ce qui est de la mobilisation des ressources dans le cadre des prochaines échéances électorales, Joël Ndoli Pierre a annoncé qu’un protocole d'accord entre la MINUSCA et le PNUD, d’un montant de 1 340 000 dollars, a été signé le 18 juin à Bangui par Mr Mohammed Ag Ayoya et Mr Jean Luc Stalon, représentant résident du PNUD. « Cette promesse de financement est destinée à la mise à jour du fichier électoral », a-t-il précisé.