Six entités de la Société civile, regroupées en un consortium, ont organisé avec l’appui de la Division des Droits de l’homme de la MINUSCA, un atelier de réflexion et de plaidoyer sur la prévention et la lutte contre les messages de haine en République centrafricaine. Ouvert à Bangui le 23 mars 2023 pour trois jours, cet atelier qui a réuni 40 participants, vise à contribuer à l’améliorer de la situation des Droits de l’homme à travers le pays.

Grace Ngbaleo

Le principal objectif de ce consortium est de veiller au contenu des messages diffusés ou publiés pour minimiser les risques des propos de haine. Il se donne également pour rôle de mener des actions de sensibilisation à l’intention des populations et d’alerter sur les comportements des auteurs de discours de haine, pour d’éventuelles sanctions.

Ce consortium regroupe diverses organisations de la Société civile dont notamment : Action des Universitaires pour les Droits de l’homme (AUDH), Sud Sans Frontières (SSF), Réseau des Journalistes pour les Droits de l’homme (RJDH), Organisation des Mamans de Centrafrique pour le Développement (OMCD), Réseau des Journalistes Sensibles au Conflit et de la Prévention des Messages de Haine (RJSCPH), et Women Act for Living Together (WALT).

Les participants, au cours des travaux, ont abordé « Le phénomène des messages de haine et d’incitation à la violence en Centrafrique », « Les cadres juridiques nationaux et internationaux sur les messages de haine et d’incitation à la violence » et « Le rôle de la société civile dans la prévention et la lutte contre les messages de haine et l’incitation à la violence (monitoring et plaidoyer) ».

Simon Pierre Ekondo-Mindou, Commissaire aux Droits de l’homme et Représentant des peuples Autochtones AKA en RCA, lors de cette session, a dit qu’il est désormais capable de militer pour cette cause.  « Historiquement ma communauté est victime de cette exagération des messages haineux. Je suis Aka, très souvent les gens nous appelle Babénga (pygmée, sous homme). J’ai été formé comme un militant pour lutter contre le message haineux en RCA, je vais me battre pour informer le public centrafricain en général et ma communauté en particulier sur ces discours », a-t-il déclaré.

Mise en place d’un Consortium pour des résultats

Les parties prenantes ont mutualisé les différentes recommandations, sorties des ateliers à Bangui et dans certaines préfectures, sur la prévention et la lutte contre les discours de haine, et ils ont rédigé un acte commun d'engagement dans la lutte contre ce fléau. Elles œuvrent désormais en consortium dans ce sens.

Edith Isabelle Vackat, Vice-Présidente du Haut conseil de la communication, a indiqué que « les organisations de la Société civile jouent généralement un rôle très important notamment dans le travail de l'éducation, de l’information et de la communication auprès des populations. C'est en cela que je loue l'initiative prise par les différentes organisations de la Société civile de se mettre en consortium pour lutter en synergie contre les messages de haine et d'incitation à la violence sur l'ensemble du territoire ».

Par ailleurs, Amadu Shour, Directeur Adjoint de la Division des droits de l’homme de la MINUSCA, n’a pas manqué de rappeler l’appui de la MINUSCA dans ce cadre : « Depuis quelques années déjà, la Division des droits de l'homme de la MINUSCA  s'est résolument engagé aux côtés du Gouvernement centrafricain et des institutions nationales pour promouvoir les standards des droits de l'homme notamment à travers la garantie de la liberté d'expression et de l'opinion mais aussi la lutte contre le discours de haine et d'incitation à la violence .  A titre illustratif, nous pouvons citer entre autres l’appui à l’adoption et à la mise en œuvre du plan national de prévention d’incitation à la haine à la violence sous le guide du Haut conseil de la communication et désormais, l’appui à la mise en place d'un consortium d'organisations de la société civile pour la lutte contre les messages de haine ». 

Le Consortium se servira du plan de prévention de l'incitation à la haine et à la violence initié en 2018, par le Haut conseil de la communication avec l’appui de la MINUSCA, pour mener ses différentes activités.