Les préfets de la Ouaka et de l’Ouham saluent la contribution de la MINUSCA au processus électoral et dénoncent les agissements de certains groupes armés

16 déc 2020

Les préfets de la Ouaka et de l’Ouham saluent la contribution de la MINUSCA au processus électoral et dénoncent les agissements de certains groupes armés

Les préfets de l’Ouham (nord-ouest), Barthélémy Wilikon, et de la Ouaka (centre de la RCA), Victor Bissekoin, ont salué mercredi le soutien logistique et sécuritaire de la MINUSCA aux élections du 27 décembre dans leurs localités, tout en se disant inquiets par rapport à la présence et aux menaces de groupes armés. Au cours de la conférence de presse hebdomadaire, tenue par vidéoconférence avec les chefs des bureaux régionaux de la MINUSCA à Bossangoa et à Bambari, les préfets de l’Ouham et de la Ouaka ont souligné que le processus électoral se déroule normalement dans leurs régions respectives, à l’exception des incidents enregistrés à Markounda et Batangafo (Ouham).  

Au cours de cette conférence de presse, les autorités de l’Ouham et de la Ouaka ont souligné que la mise en œuvre du Plan intégré de sécurisation des élections (PISE) a notamment permis l’acheminement des matériels électoraux, avant de faire le point sur le déroulement de la campagne électorale sur place.  

Dans l’Ouham, on note un timide déroulement de la campagne électorale dans la ville, à cause de l’arrivée d’hommes armés dans la ville de Bossangoa, a souligné le préfet Barthélémy Wilikon. « Grâce à l’intervention des forces de la MINUSCA, la situation est quelque peu sous contrôle. Les Forces de la MINUSCA mènent des patrouilles dissuasives dans la ville de Bossangoa, ce qui fait que la population dort en paix. Je profite de l’occasion pour remercier très sincèrement les forces de la MINUSCA basées à Bossangoa, pour le travail impeccable qu’elles ne cessent d’accomplir, et surtout pour la protection de la population civile », a-t-il précisé. En ce qui concerne les inquiétudes sur l’effectivité du déroulement du vote dans les zones reculées de la préfecture de l’Ouham, le préfet déplore le fait que des hommes armés ont emporté des véhicules de certains candidats en campagne dans les localités de Bossangoa et de Markounda. « Mais de manière générale, tout se passe dans le calme. Malgré cette situation de psychose, la paix demeure, le calme y est », a rassuré Barthélémy Wilikon. 

Pour sa part, le préfet de la Ouaka, Victor Bissekoin, a également salué la MINUSCA « pour tous les efforts », notamment l’acheminement de tous les matériels sensibles que l’équipe locale a déjà réceptionné et stocké , mais s’est dit inquiet du fait que les groupes armés, notamment de l’UPC, continuent de recruter de nouveaux éléments. Il a ainsi demandé aux autorités centrafricaines « de renforcer la présence des Forces de défense et de sécurité intérieure dans la zone, pour la sécurité des candidats et des électeurs ». Le préfet demande à la MINUSCA d’« essayer de revoir rapidement la situation militaire de Yaligaza et Ouandalogo où les groupes armés se font remarquer de plus en plus ». Il a enfin demandé aux différents candidats de faire confiance aux Forces de défense et de sécurité intérieure et Casques bleus de la MINUSCA, et de « s’avancer sur le terrain afin de battre campagne »

De son côté, le chef du bureau de la MINUSCA à Bossangoa, Alain Sitchet, a décrit la situation comme étant « calme à Bossangoa malgré la psychose, entretenue par de nombreuses rumeurs. Il y a de nombreuses rumeurs d’attaques ou de prises de la ville de Bossangoa mais rien de tout cela n’est vrai ». Il a appelé la population au calme car « la Force de la MINUSCA est là avec les autorités, nous travaillons main dans la main pour que la confiance soit restaurée ». Le chef de bureau a par ailleurs rassuré de la tenue des élections dans la zone, le 27 décembre : « La distribution des cartes électorales commencera le 19 décembre 2020. Nous avons achevé les campagnes de sensibilisation à la radio et par des ateliers pour un processus électoral apaisé. Nous sommes en train de travailler également avec les autorités locales pour la mise en place d’un comité sous-préfectoral des élections »

Quant au chef du Bureau de la MINUSCA à Bambari, Ibrahima Diouf, il a souligné qu’en plus du transport des matériels électoraux dans la Ouaka, la Mission offre également ses bons offices pour la réussite des élections dans le centre de la RCA. « Le Bureau de la MINUSCA continue aussi à engager le principal groupe armé, présent dans la préfecture, l’UPC, pour la sensibilisation de leurs éléments pour qu’ils respectent la libre circulation de toutes les personnes, mais particulièrement les candidates et candidats aux élections présidentielles et législatives », dit-il, ajoutant qu’aucun incident lié au processus électoral n’a été signalé dans la Ouaka.  

Intervenant au cours de cette conférence de presse, le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, a réitéré la condamnation de la MINUSCA des alliances entre acteurs et partis politiques, et groupes armés. Il a appelé notamment l’ancien président, dont la candidature a été invalidée par la Cour constitutionnelle, à contribuer à une élection apaisée et à s’abstenir de toute action qui pourrait entraver les élections. « Les activités de l’ex-président à l’intérieur du pays et les contacts avec des groupes armés ne sont pas de nature à contribuer à un processus électoral pacifique. Les Nations unies l’appellent à éviter de mener des actions de déstabilisation et de perturbation du processus électoral dans le pays. Les actions visant à perturber le processus électoral et à fragiliser le pays ne resteront pas impunis ».  

S’adressant aux groupes armés, le porte-parole les a appelés à « cesser immédiatement les attaques contre les candidats, les acteurs humanitaires et la population, et à rendre les véhicules saisis. La MINUSCA prendra les mesures pour protéger les populations et sécuriser les élections en appui au gouvernement centrafricain ». De plus, tout en réitérant le soutien de la MINUSCA aux Centrafricains, Vladimir Monteiro les a appelés à bannir tout message de haine, en les exhortant à « ne pas céder aux campagnes qui visent à susciter la peur et à les empêcher d’aller retirer leurs cartes d’électeur et d’aller voter »

Enfin, le porte-parole a indiqué que la MINUSCA a récemment reçu du FPRC une liste de 276 enfants de Birao et des communautés de la préfecture de la Vakaga. « Ces enfants avaient été recrutés et utilisés par ce groupe armé pendant plusieurs années. Le FPRC est le premier groupe armé à présenter officiellement une liste d’enfants associés en vue de leur séparation et réintégration dans le cadre du programme national de DDRR», a-t-conclu.