Les responsables de la MINUSCA à Paoua pour écouter les autorités, acteurs locaux et groupes armés

21 avr 2017

Les responsables de la MINUSCA à Paoua pour écouter les autorités, acteurs locaux et groupes armés

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA) exprime sa volonté de travailler avec les différentes parties afin de répondre aux problèmes auxquels font face la ville de Paoua et les zones environnantes (préfecture de l’Ouham Pendé). L’annonce a été faite vendredi lors d’une rencontre entre une délégation de la Mission et les autorités administratives de cette localité du nord-ouest de la RCA.

« Nous allons travailler en étroite coordination avec les autorités nationales et les partenaires pour traiter les problèmes évoqués. Sur la question des groupes armés, par exemple, nous sommes dans un processus de dialogue sur le DDRR très important  qui a démarré », a expliqué le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la Mission, Parfait Onanga-Anyanga, en réponse aux préoccupations exprimées par les représentants de la sous-préfecture, de la mairie, de la justice et des forces de sécurité intérieure.

Les autorités locales ainsi que les représentants de la société civile ont salué l’appui de la MINUSCA dans le retour au calme dans la ville de Paoua ainsi que l’appui au secteur judiciaire, en particulier les transfèrements de prisonniers, tout en regrettant une certaine insécurité dans les zones environnantes en raison de la présence des groupes armés comme le MPC/RJ, le 3R et les anti-balakas. « Il y a des notes d’espoir mais aussi des défis d’où la nécessité de redoubler les efforts dans cette partie du pays. Nous allons poursuivre ces efforts avec les autorités », a-t-il ajouté.

Le Représentant spécial a par ailleurs rendu hommage aux autorités locales, judiciaires et sécuritaires pour leur travail et leur présence dans la région « malgré les difficultés, pour s’assurer que l’autorité de l’Etat est présente. Pour leur part, le Commandant de la Force, Général Balla Keita, et le Chef de la Police, Général Roland Zamora, ont annoncé quelques mesures prises par la MINUSCA pour s’assurer que les populations ne sont pas victimes d’exactions de la part des groupes armés mais aussi pour renforcer les moyens de travail de la justice comme la réhabilitation du centre de détention de Paoua.

Le Représentant spécial et sa délégation se sont entretenus avec des représentants des groupes armés RJ (Révolution et Justice) et Groupe des Patriotes, qui ont fait part de leur satisfaction de rencontrer la MINUSCA et « poser leurs problèmes », notamment le DDR et l’impact de la transhumance sur la saison agricole.

Dans ses propos, le Représentant spécial a fait part de l’insécurité posée par les groupes armés et dénoncée par les populations locales, tout en appelant à la fin des violences commises par les groupes armés. « Le pays est à un tournant important. Il est engagé dans le temps de la paix et on ne va pas s’arrêter. On n’a pas besoin de faire la guerre ni de créer des conditions de violence contre les populations pour faire revendiquer quoi que ce soit », a expliqué le Représentant spécial. Il a invité les groupes armés à être des acteurs de paix, car seuls les Centrafricains peuvent construire le pays.

Au cours de la visite, la délégation a eu une session de travail avec les responsables des agences onusiennes et des représentants d’organisations humanitaires au cours de laquelle, le Représentant spécial a appelé les différentes parties à travailler ensemble afin de répondre de manière plus efficace aux difficultés. S’adressant particulièrement aux acteurs humanitaires, le Chef de la MINUSCA a rappelé que l’action humanitaire « est dans le mandat de la Force et un devoir pour la Mission ». Par ailleurs, le Représentant spécial s’est adressé aux soldats de la paix de la MINUSCA pour les  encourager dans leur mission de protection des populations mais aussi leur rappeler leur devoir de  prévenir et combattre tout risque d’exploitations et abus sexuels.

Les représentants de l’Union africaine et de l’ambassade de France faisaient également partie de la mission à Paoua, dans le cadre de la coordination des efforts des partenaires pour mieux appuyer la République Centrafricaine.