Mutualisation la feuille de route conjointe de Luanda et de l’APPR : Les leaders communautaires de Bozoum se réunissent

26 mar 2023

Mutualisation la feuille de route conjointe de Luanda et de l’APPR : Les leaders communautaires de Bozoum se réunissent

Safiatou Doumbia

Ils étaient huit hommes et quatre femmes à avoir fait le déplacement de Bozoum à Paoua. Leur mission était de venir discuter de la mise en œuvre du processus de mutualisation de la feuille de route conjointe de Luanda et de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA). Dans sa tâche de vulgarisation de ce processus de mutualisation, le bureau de la MINUSCA à Paoua a donc convié le 25 mars 2023, au building administratif de Paoua, les douze responsables de Bozoum pour qu’ils formulent des recommandations sur une meilleure application de l’APPR et de la feuille de route conjointe de Luanda. 

C’était le premier cadre de dialogue d’une série de cinq pour la localité de Bozoum, comme ce fut le cas pour Paoua le 27 février 2023. Celui-ci de Bozoum a enregistré la participation du préfet par intérim de Lim Pende, Monsieur Matin KOSSI ; du préfet de Ouham Pende et aussi Président des Comités de mise en œuvre préfectoraux (CMOP) de la même localité, Monsieur Dieudonné YOUNGAÏNA ; et des représentants de la MINUSCA.

Trois groupes de quatre personnes ont été constitués pour réfléchir sur les failles et les difficultés d’application du processus de mutualisation de la feuille de route de Luanda et de l’APPR. A l’issue des échanges les groupes notent que la CPC est la principale source de désaxation du processus de mutualisation ; que certains groupes armés sont toujours dissimulés dans les villes et villages dont la CPC et les 3R. Les responsables de Bozoum estiment que ces groupes dissimulés sévissent notamment sur les axes Bozoum-BossemptéléBocaranga-KuiBocaranga-Bouar. Toujours selon les porte-voix de l’Ouham Pende, cette situation « asphyxie l’économie locale à cause des attaques sur les commerçants et miniers ». Face donc à ces attaques, « les transhumants qui empruntent ces axes décident de s’armer, ce qui crée un climat d’insécurité ». 

Ces groupes de réflexion en sont également venu à constater qu’il n’y a pas les Forces de sécurité et de défense dans certaines localités de leur préfecture jugées être des théâtres des exactions. Ils ont également décelé la porosité des frontières centrafricaines ; le manque de collaboration entre forces de sécurité et les populations.

Ils recommandent donc la vulgarisation et la sensibilisation de la population sur le processus de mutualisation ; la localisation des groupes armés avec le soutien de la population pour renouer le dialogue avec les dissidents de ces groupes en leur expliquant le bienfondé de la paix et du vivre ensemble. Au-delà de ces points, les autorités de l’Ouham Pende proposent de multiplier les contacts en amont avec les pays frontaliers de provenance des transhumants armés, de redéfinir les couloirs de transhumance pour un contrôle des frontières et de procéder sur le plan national à la répartition des zones d’agriculture et d’élevage. Au chapitre de la recherche de la paix, il a été recommandé d’étendre dans toutes les sous-préfectures de l’Ouham Pende les Comités Techniques de Sécurité (CTS), de renforcer l’effectif des éléments FSI et FDS, de faire suivi régulier des FSI affectés dans les unités pour qu’ils restent bien à leurs postes d’affectation. Aussi, les autorités préfectorales sont appelées à veiller à ce que les Forces de sécurité de leurs localités s’intéressent et participent aux réunions de sécurité, que les populations collaborent avec ces Forces de sécurité pour plus de renseignement et enfin que ces Forces soient déployées dans toutes les localités où cela est nécessaire. 

Dans le domaine socio-économique les groupes de réflexion estiment qu’il est nécessaire de garantir un accès sécurisé des citoyens aux chantiers miniers et lieux de commerce.

Le prochain rendez-vous est donné pour le second cadre dialogue sur le processus de mutualisation dans un mois, mais cette fois-ci à Bozoum.