Le village de Kpeketo : Un exemple de cohésion social et de vivre ensemble
Depuis 2022, grâce à l’appui de la MINUSCA et de l’ONG Femme en Danger, les habitants de Kpeketo, notamment les pygmées Akka, ont transformé leur quotidien grâce à des activités génératrices de revenus. L’agro-pastoral et le petit commerce ont permis de nouvelles perspectives et renforcé la cohésion sociale. Aujourd'hui, 800 femmes de 6 villages bénéficient de microcrédits pour des projets pour leur autonomisation. L’initiative aide à lutter contre la discrimination et a permis des réalisations concrètes comme la construction d'une fontaine d’eau potable en patage.
Au total, 800 femmes de 6 villages ont été ciblées, à raison de 150 femmes par village, pour bénéficier directement de ce projet financé par la MINUSCA pour un montant de plus de 16 millions de FCFA.
« En 2022, grâce aux fonds reçus de la MINUSCA, nous avons réparti l'argent entre les femmes sous forme de crédit. Nous leur offrons un crédit avec un taux d'intérêt de 10 %. À mesure qu'elles remboursent ce crédit, nous réinvestissons les intérêts dans de nouveaux prêts pour d'autres femmes. Cet appui leur a permis de devenir autonomes », a expliqué Hélène Zingazo, Présidente nationale de l'association Femmes en Danger.
Ce projet a contribué à transformer les perceptions et comportements discriminatoires envers la communauté Akka de pygmées et les populations minoritaires des villages environnants. Aujourd'hui, les pygmées sont intégrés comme une partie essentielle de la communauté et jouent un rôle clé dans le développement local. La fontaine d’eau potable, construite et remise par la MINUSCA le 15 décembre 2022, en partage entre les communautés, est un exemple de projet communautaire favorisant le vivre-ensemble.
Grâce à ce projet, le chef de la communauté Akka et chef du village de Kpeketo 1, Édouard Mboupama, s’est acheté une motocyclette pour aider à transporter la communauté en cas d’urgence maladie et accouchement. « Je suis un homme comblé aujourd’hui. Grâce au don de porcs fait par la MINUSCA, j’ai pu les élever et les revendre. Avec le bénéfice, j'ai acheté une moto. Celle-ci aide à transporter ma communauté vers l’hôpital et facilite également mes déplacements », a-t-il témoigné.
Les microcrédits octroyés aux membres de l’association Femmes en Danger ont permis aux bénéficiaires de se lancer dans des activités génératrices de revenus. Huguette Dik, présidente de l'association Femmes en Danger pour l'antenne du village de Kpeketo, établit un bilan satisfaisant de la gestion des microcrédits qui rapportent 10 % à l’association.
« Auparavant, chaque personne contribuait 100 francs pour notre projet de prêt. Pendant cinq ans, le progrès était lent. Ce n’est qu’à la sixième année que la MINUSCA a soutenu l'association "Femmes en Danger" avec une enveloppe de plus d’un million de francs CFA. Ce soutien a été crucial pour notre groupement, nous permettant de devenir autonomes et de financer la scolarité de nos enfants », a-t-elle indiqué.
Cet appui de la MINUSCA a aidé à améliorer les conditions de vie de l’ensemble de la population. Certains bénéficiaires ont pu, par exemple, s’acheter des terrains et construire des maisons pour leur famille, tandis que d’autres ont pu assurer la scolarité de leurs enfants.