Obo : Des initiatives de la MINUSCA pour la réintégration des enfants associés aux Forces et groupes armés dans le système éducatif

15 août 2024

Obo : Des initiatives de la MINUSCA pour la réintégration des enfants associés aux Forces et groupes armés dans le système éducatif

Christian MAPENDANO

L’unité de Protection de l'Enfant de la MINUSCA a mis en place des initiatives visant à réintégrer les enfants associés aux forces et groupes armés dans le système éducatif. Après des échanges, le 9 août 2024, avec d’autres acteurs de protection et ceux du système éducatif, des initiatives ont été entreprises à différents niveaux pour faciliter cette réintégration.

L’unité de protection de l’enfance de la MINUSCA a d’abord initié une table ronde avec les enseignants d’Obo et d’autres représentants du système éducatif. L’objectif était de leur parler de l’importance de réintégrer les enfants associés aux forces et groupes armés, qui sont attendus par centaines dès la rentrée scolaire prochaine.

Ces enfants doivent également être sensibilisés à l’importance de l’école pour les amener à accepter de réintégrer le système scolaire. Un travail pas facile, mais nécessaire, comme le dit Jean Donatien Koumbolegbe, chargé des affaires sociales par intérim dans le Haut-Mbomou. « Parfois ils se dissimulent dans les quartiers, mais on les a appréhendés et nous sommes allés vers eux à travers des sensibilisations, en passant par les chefs de quartier, les chefs de groupes et les présidents des sites. Nous avons ainsi établi une liste de ces enfants qui sont arrivés ; nous avons essayé de dialoguer avec eux en leur présentant les bienfaits de l’éducation en premier lieu, parce que leur place n’est pas sur le champ de bataille, mais à l’école, qui est l’endroit idoine pour eux », a-t-il précisé.

En plus du rôle essentiel que doivent jouer les parents et la communauté, la priorité a été donnée à la création d'un environnement scolaire sûr et protecteur par les enseignants, ainsi qu’à la mise en place d’un soutien psychologique permanent pour ces enfants, au regard des expériences traumatiques qu’ils ont vécues. Paul Mbikomboli, assistant de santé mentale à l’ONG ALIMA, explique : « Les enseignants doivent veiller sur leur comportement face à un enfant associé aux forces ou groupes armés. L’enseignant devra faire attention à la façon d’entrer en contact avec lui pour qu’il puisse avoir la confiance nécessaire pour abandonner ce qui se passe dans sa tête et intégrer les études ».

Le but est de les encourager à se reconstruire, à reprendre le contrôle de leur vie, et à se réinsérer dans la société en tant que personnes autonomes et respectées. Elyes Hlaoui, officier de protection de l’enfance à la MINUSCA Obo, affirme : « Nous avons entrepris deux initiatives majeures dernièrement, toutes deux guidées par un objectif commun, à savoir restituer à ces enfants qui étaient associés aux groupes armés leur enfance que l’on considère volée, les éloigner définitivement des champs de bataille et les réintégrer dans leur véritable place, celle des salles de classe ».

Le profilage de ces enfants a déjà été effectué par les acteurs de protection. Ils ont également été sensibilisés, dans le cadre de la campagne « Agir pour protéger les enfants », sur la promotion des valeurs de paix et de non-violence, en plus de l'importance de l'éducation.