Ouaka, les acteurs de la transhumance s’engagent pour une synergie d’actions
Les travaux de la conférence préfectorale sur la transhumance dans la Ouaka, dont l’organisation a été appuyée par la MINUSCA, ont pris fin mardi 15 octobre à Bambari. Les participants ont, sur la base des recommandations de la conférence nationale tenue à Bangui et des débats menés, fait plusieurs recommandations pour améliorer la transhumance dans la préfecture de la Ouaka.
La préfecture de la Ouaka, contrairement à certaines autres localités centrafricaines, a réussi à réduire considérablement le nombre de violences liées à la transhumance. Une situation appréciée mais qui ne fait pas perdre de vue les défis qui subsistent. Les débats de la conférence ont mis en lumière certains de ces défis.
Situation calme mais des défis existent
L’un des premiers défis demeure le respect des couloirs de transhumance, estime Idriss Malloum, le maire de la commune d’élevage Oroudjafoun à Bambari. Selon lui, les éleveurs ont abandonné leur zone pour aller garder leur cheptel dans les cultures. Les cultivateurs aussi ont abandonné leurs zones pour aller cultiver dans les communes d’élevage, mais s’il y a une délimitation et un suivi, nous pourrons régler ces problèmes dans la Ouaka.
La transhumance en République centrafricaine est régie par la loi 65. Bien que très ancienne et souffrant d’insuffisance, selon plusieurs participants, cette législation est méconnue de plusieurs acteurs. Benoit Boroukou, chef de groupe Ngabolo à Bambari, se réjouit des débats qui ont éclairé agriculteurs et éleveurs sur cette loi sur la transhumance. « Je remercie la MINUSCA d’avoir pensé à nous pour organiser cette conférence afin de nous éclairer sur les enjeux de ces couloirs de transhumance », a-t-il déclaré.
Au-delà de la nécessité d’actualiser la cartographie des couloirs de transhumance, les participants à la conférence de Bambari ont longuement évoqué le défi de la sécurisation, étroitement liée à une transhumance apaisée. Saluant les efforts du gouvernement, notamment pour le retour au calme dans la sous-préfecture de Kouango, Thierry Martinien Dongba, 1er adjoint au maire de Kouango, souligne qu’actuellement dans la commune de Kouango et particulièrement dans la commune de Kouchoukoulou, il y a des défis sécuritaires à cause de la présence des groupes armés qui s’en prennent aux éleveurs et agriculteurs. Selon lui, la priorité est donc de continuer à renforcer la présence effective de nos Forces armées centrafricaines afin de permettre à nos paisibles transhumants internes et externes de circuler librement.
Vers une synergie d’actions
La sensibilisation sur la cohésion sociale et le vivre ensemble doit se poursuivre et même s’accentuer pour renforcer les acquis, ont souhaité les participants. Ils ont recommandé que toutes les couches sociales, notamment les femmes et les jeunes, soient davantage impliquées dans la sensibilisation et la vulgarisation des textes sur la transhumance. Christ Roi Kgangorama explique que « s’il y a conflit, on va ramener tout sur la jeunesse. C’est mieux qu’ils soient acteurs dans la sensibilisation et la vulgarisation des textes sur une transhumance apaisée, parce que si ce sont des jeunes qui parlent à leurs pairs, la communication sera meilleure », a-t-il fait remarquer.
Les entités telles que le Comité de Mise en Œuvre Préfectoral de la Ouaka, le Comité Local pour la Paix et la Réconciliation et le Groupe de Travail sur la Transhumance ont été encouragées à mieux harmoniser leurs actions. Une synergie pour permettre à la Ouaka de profiter d’une transhumance apaisée et prospère.
La MINUSCA, représentée par Ibrahima Diouf, chef de bureau de la MINUSCA à Bambari, a réitéré son engagement à soutenir les autorités et les acteurs pour améliorer davantage la situation de la transhumance dans la Ouaka.