Pour que cessent les violences à l’égard des femmes durant les élections

10 fév 2016

Pour que cessent les violences à l’égard des femmes durant les élections

Dans le contexte électoral, nombreux sont souvent les cas recensés d’atteinte aux droits des femmes. Le processus en cours n’en est pas exempt, des cas relatifs  au « droit à la vie, à l’intégrité physique et à la sûreté de la personne, à la liberté d’aller et venir, à la liberté d’expression et d’opinion, de réunion et d’association, au libre choix de ses représentants » ayant été, entre autres, dénombrés, comme le rappelle la Division des droits de l’homme de la MINUSCA dans un  « état des lieux et types de violations des droits des femmes » durant le processus électoral 2015-2016 en République centrafricaine ».

C’est fort de ce constat que la Mission Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), le Programmes des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et ONU Femmes ont co-organisé une séance de formation, le mardi 9 février 2016 à Bangui, sur la question. Au nombre de la cinquantaine de bénéficiaires figurent 20 Gendarmes, 18 policiers centrafricains, sept membres de l’Autorité Nationale des Elections (ANE) et cinq policiers de la MINUSCA.

La formation répond à l’objectif global de « sensibiliser les participants sur les types des violations des droits de la femme durant le processus électoral 2015-2016 en République centrafricaine » via trois thèmes : « violences sexuelles liées au conflit », « état des lieux et types de violation des droits des femmes durant le processus électoral 2015-2016 en RCA » et «  genre et premier tour des élections présidentielle et législatives du 30 décembre 2015 en RCA. »

Ouverte par l’inspecteur central en matière d’Immigration au sein du Ministère de la Sécurité Publique, de l’Ordre Public et de l’Emigration–Immigration, Michel Babingui, et le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies et Coordonnateur du Système des Nations Unies et Représentant résident du PNUD, Aurélien Agbénonci, elle a aussi vu la présence du commissaire de l’ANE chargé de la logistique et du matériel, René Sakanga, le Commissaire de la Police de la MINUSCA, Luis Miguel Carrilho, et le directeur adjoint de la Gendarmerie nationale, le Colonel Bruno Ouayolo.

A l’attention des participants, la violence sexuelle a été définie comme « tout acte sexuel, commentaires ou avances d’ordre sexuel non voulus, ou actes de trafic à l’encontre de la sexualité d’une personne par usage de la force, par toute personne, quelle que soit sa relation à la victime, dans tout contexte. »  Quant à l’expression violences sexuelles liées au conflit, elle « recouvre des actes tels que le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution, la grossesse et la stérilisation forcées, ou toute autre forme de violence sexuelle de gravite comparable, perpétrés contre des femmes, des hommes ou des enfants et ayant un lien direct avec un conflit. » 

A travers le module « violences sexuelles liées au conflit », l’on précisera que les violences sexuelles sont des crimes de portée internationale. Elles peuvent être qualifiées de crimes de guerre (si les actes ont lieu dans le contexte d’un conflit armé ou y sont associés), de crimes contre l’humanité (lorsqu’il est question d’attaques généralisées, systématiques, dirigées contre une population civile) ; de torture (administrer une douleur ou une souffrance physique ou mentale aiguë pour obtenir des renseignements ou des aveux …), de génocide ( actes commis dans l’intention de détruire, tout ou une partie d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux).

Martine Renée Galloy, de la Division Electorale de la MINUSCA, dans « genre et premier tour des élections présidentielle et législatives du 30 décembre 2015 en RCA », a fait état d’un contexte défavorable aux femmes marqué par « la non prise en compte du genre dans le code électoral en imposant des cautions, attestation de bâtir, etc., l’absence des mécanismes de promotion des candidatures féminines, le contexte sécuritaire volatile, les violences sexo-spécifiques et les contraintes financières. »

Dans son intervention, Aurélien Agbénonci a inscrit  l’importance de cette formation dans le fait que « dans tous les conflits, les femmes sont les premières victimes ; elles perdent leurs maris et leurs enfants sur le champ de bataille, leurs moyens de production sont détruits, etc. » Et d’exhorter les policiers et gendarmes à mettre tout en œuvre afin que cessent les harcèlements, viols et diverses autres formes de violences. Car, fait-il valoir, « on n’écrira jamais l’histoire de la Centrafrique en excluant les femmes. »

A son tour, l’inspecteur central en matière d’Immigration au sein du Ministère de la Sécurité Publique, de l’Ordre Public et de l’Emigration–Immigration a condamné les viols, agressions physiques et morales à l’égard des Centrafricaines, avant de demander aux organisateurs de la rencontre de prévoir davantage de formations de ce genre pour contribuer à une meilleure protection des femmes, en tant qu’êtres vulnérables.