Pour une meilleure gestion des violences basées sur le genre

1 fév 2016

Pour une meilleure gestion des violences basées sur le genre

Ce sont les inégalités sociales et communautaires greffées sur un contexte sécuritaire préoccupant qui ont été à l’origine de l’atelier de renforcement des capacités d’une dizaine de policiers-formateurs de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la Stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) qui a eu lieu, du 25 au 29 janvier 2016, sur la gestion des violences basées sur le genre (VBG). 
Les policiers ont été formés par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), dans le cadre d’un protocole de collaboration signé avec la Police de la MINUSCA, dans l’objectif de renforcer les capacités locales en gestion des violences basées sur le genre.  Les policiers formés sont donc appelés à transmettre, à leur tour, les enseignements reçus à des forces de sécurité intérieure, en vue de les aider à mieux répondre à ce fléau.
Comme le fait valoir Clément Hamon, chargé des projets à l’OIM, l’objectif visé par l’OIM et la MINUSCA est, en définitive, de former une quarantaine de policiers et gendarmes centrafricains ; la formation de formateurs au niveau de la MINUSCA est donc « la porte d’entrée » vers un projet plus grand, celui qui d’apporter une réponse et gestion adéquates de la VBG en Centrafrique.  
L’activité principale de l’atelier de formation était d’enrichir le Manuel de formation sur la gestion des VBG déjà préparé par l’OIM, comme l’a dit Tathiana Flores, consultante formatrice de l’OIM. La gestion effective du référencement de la victime, son audition et celui des présumés coupables ont été les axes majeurs de cette formation. Concernant la gestion effective des cas de VBG, ont été évoquées, les notions générales de technique d’enquête : « Une bonne enquête doit être rapide, méthodique, critique et objective, globale et complète. » Puis, il  y a  eu un travail sur la réception d’une plainte, « la réponse ne doit pas dépasser 48 heures et le policier ou le gendarme doit immédiatement commencer les procédures de demande et de renvoi. »  
Le Commissaire de la Police de la MINUSCA, Luis Carrilho, a, lui, souligné que partout dans le monde, les VBG font partie du travail de la Police. Dans le contexte actuel de la Centrafrique, a-t-il poursuivi, l’évidence est qu’au niveau de l’Etat de droit et de la justice, la MINUSCA doit aider à  la normalisation de la situation. « Je suis sûr que la formation dispensée sera bénéfique à la police et la gendarmerie centrafricaines par le biais de nos récipiendaires », a-t-il conclu.   
Notons également qu’un autre volet de ce projet concerne la cohésion sociale et la sensibilisation communautaire. En tout, 100 personnes des 3eme, 4eme et 5eme arrondissements de Bangui, ainsi que ses banlieues (Bimbo et Begoa) ont déjà été sensibilisés sur les VBG.  Ces dernières, selon Clément Hamon, vont devenir des « porte-parole au sein de leurs communautés. »
Par son mandat, la MINUSCA assure une protection particulière aux femmes et aux enfants touchés par le conflit armé notamment en déployant des conseillers pour la protection des enfants et des femmes. Mais aussi elle définit, exploite et met en œuvre,  en consultation étroite avec les organismes humanitaires et de défense des droits de l’homme et d’autres partenaires compétents, une stratégie de protection à l’échelle de la Mission.