Pour une transhumance apaisée et prospère dans la région de Bas-Oubangui
Le Gouvernement centrafricain, par l’intermédiaire du gouvernorat de la région de Bas-Oubangui et avec l’appui technique et financier de la MINUSCA, a organisé le 7 novembre 2024 à Bangui une conférence régionale sur la promotion d’une transhumance apaisée et prospère dans la région de Bas-Oubangui. Cette rencontre a rassemblé une cinquantaine de participants, parmi lesquels des autorités régionales et les principaux acteurs impliqués dans la transhumance.
L’objectif de cette conférence était d’identifier les défis liés à la transhumance afin de prévenir les conflits entre agriculteurs et éleveurs, tout en renforçant le dialogue entre les parties prenantes pour élaborer des stratégies communes permettant une gestion harmonieuse de la transhumance.
La sous-préfète de Bangui et Kaga-Bandoro, Brigitte Isabelle Andara, représentant le Gouverneur de la région de Bas-Oubangui, a souligné que la transhumance représente souvent une source de tensions, y compris entre régions. « Nous réfléchissons donc à un plan d’action pour instaurer une paix durable durant les périodes de transhumance », a-t-elle affirmé.
Le Coordonnateur des bureaux de terrain de la MINUSCA, Souleymane Thioune, a rappelé que « ce dialogue constructif que nous engageons aujourd’hui est essentiel pour garantir que la prochaine campagne de transhumance se déroule dans un climat de paix, de sécurité et de respect mutuel. Je suis convaincu qu’ensemble, nous poserons les bases d’une transhumance pacifique et d’un développement harmonieux dans la région de Bas-Oubangui ».
La recrudescence des conflits entre agriculteurs et éleveurs constitue en effet un défi majeur, menaçant la paix, la cohésion sociale et la sécurité du pays. Cette conférence a ainsi permis d’identifier les problématiques liées à la transhumance et de dégager des solutions adaptées pour une coexistence pacifique entre les différentes communautés.
Les participants se sont engagés à transmettre les enseignements de cette rencontre dans leurs communautés, à l’instar de Jean-De Dieu Dangoula, conseiller municipal à la mairie de Begoua, qui a déclaré : « Je vais transmettre tout ce que j’ai appris ici à la communauté, en impliquant les chefs de village et de quartier sous ma responsabilité, afin que les recommandations de cette conférence soient diffusées dans toute la communauté ».
Mahamat Daoud, délégué des commerçants du marché de bétail à PK45, a également salué l’initiative. « La tenue de cette conférence est un atout pour une transhumance apaisée et prospère. En 2013, lors de la crise, j’ai perdu 1 000 bœufs et 12 éleveurs à Bossangoa. Aujourd’hui, j’ai eu le courage de reprendre mes activités et je remercie sincèrement les organisateurs de cette session », a-t-il indiqué.
À l’issue de la conférence, plusieurs recommandations ont été adressées au Gouvernement et aux partenaires. Celles-ci incluent la réhabilitation et la structuration des couloirs de transhumance, l’intensification des campagnes de sensibilisation auprès des communautés et des transhumants pour le respect des itinéraires balisés, la mise en place d’un mécanisme de gestion des conflits, ainsi que la sécurisation des couloirs de transhumance et des marchés à bétail.