Prêtres, Imams et pasteurs à l’école de l’Accord de paix

1 août 2019

Prêtres, Imams et pasteurs à l’école de l’Accord de paix

L’importance des leaders religieux dans la mise en œuvre de l’Accord politique de paix et de réconciliation en RCA (APPR-RCA) est d’autant plus évidente qu’ils représentent toutes les franges de la nation centrafricaine. Leur plein engagement dans le processus s’avère donc un atout indispensable pour sa réussite. C’est à ce titre qu’un atelier de renforcement de leurs capacités sur le contenu de l’Accord et les voies et moyens pour le traduire en réalité a réuni, du 29 au 31 juillet à Bangui, 80 représentants de toutes les communautés religieuses dont une vingtaine venue des provinces.

 

Ouvert par le Directeur de cabinet, représentant du Ministre de la communication, Charles Kpanou, en présence de la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général et Coordonnatrice humanitaire, Denise Brown, l’atelier a duré trois jours au cours desquels les leaders religieux venus de tous les coins du pays se sont familiarisés avec le contenu de l’Accord de paix, à travers un examen minutieux de son mécanisme de mise en œuvre et de suivi, ses enjeux politiques et ses diverses interprétations. Ce qui leur a permis de définir ensemble leur degré d’implication et les stratégies de leur précieuse contribution à sa vulgarisation, pour une appropriation par leurs communautés respectives. 

 

« L’Accord de paix est une opportunité politique pour la stabilisation en RCA qui ouvrira des opportunités des projets socioéconomiques, donc d’emplois pour la jeunesse », a souligné Denise Brown, en rappelant que l’action de la société civile et des religieux pour son appropriation et sa mise en œuvre est primordiale.

 

On le sait bien, les lieux de cultes sont des cadres appropriés non seulement pour transmettre des messages liés à la foi, mais aussi ceux de paix et à la réconciliation. Prêtres, Pasteurs et Imams sont à cet effet des personnes ressources pour la sensibilisation et l’éducation des fidèles qui leur témoignent respect et confiance.

 

Au cours des travaux, un accent particulier a été mis sur le rôle de la femme dans la mise en œuvre de l’Accord, à travers une présentation sur le rôle d’ONU Femmes, l’organisation des Nations unies qui s’occupe des questions liées au Genre, notamment son intégration dans la recherche de solutions aux conflits telle que préconisée par la Résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes a été exposée.

 

Si Abdoul Wadjidou Gakara, un des participants du 8ême Arrondissement de Bangui tient à « apporter sa pierre à l’édifice, en participant activement à la vulgarisation de l’APPR dans sa localité et partout où besoin sera », Raphaëlle Khady Diarra, leader d’un mouvement de femmes chrétiennes ne cache pas sa satisfaction d’avoir participé à cette session de formation. « Auparavant, j’ignorais le contenu profond de l’Accord. Mais au sortir de ces trois jours de travaux, je me sens une femme religieuse capable d’aller partout répandre la bonne nouvelle de la paix et de la réconciliation en Centrafrique », nous a-t-elle confié.

 

Les participants ont fait des recommandations à l’endroit du Gouvernement pour son plein accompagnement pour mener à bien leur plan d’action, notamment la facilitation de leur interaction avec les Comités de mise en œuvre préfectoraux (CMOP). Ils souhaitent aussi un appui technique et financier d’ONU Femmes pour la redynamisation de la Plateforme des femmes religieuses, afin de les rendre plus à même de soutenir la mise en œuvre de l’APPR.