Rencontre chef de la MINUSCA-femmes du 3e arrondissement de Bangui : écouter, expliquer et rassurer

25 avr 2018

Rencontre chef de la MINUSCA-femmes du 3e arrondissement de Bangui : écouter, expliquer et rassurer

L’opération sécuritaire conjointement lancée par le gouvernement et la MINUSCA dans le 3e arrondissement, à la demande d’un grand nombre de ses habitants pour y restaurer l’ordre républicain et éradiquer des groupes criminels, a été le principal sujet débattu, le 24 avril entre le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine, Parfait Onanga-Anyanga, et une délégation de femmes responsables et membres de diverses associations du 3e arrondissement de Bangui. 

La rencontre est inscrite au nombre des contacts menés par la MINUSCA avec les acteurs de ce quartier en vue d’une solution définitive à la question des activités criminelles par des groupes armés de ce quartier. 

 

Pour la circonstance, le Représentant spécial s’est entouré des représentants de plusieurs composantes de la Mission, dont les Affaires politiques, l’Unité Genre, les Affaires civiles, la protection des femmes et de l’enfance, la Coordination des bureaux de terrain, la défense du droit des victimes des exploitations et abus sexuels… 

 

Il s’est agi, lors de la rencontre, d’écouter et ainsi recueillir les préoccupations de la population suite à ladite opération sécuritaire, pour en repréciser l’objectif mais aussi réitérer l’engagement de la MINUSCA à accompagner la RCA dans ses efforts en vue de restaurer l’autorité de l’État.

 

A tour de rôle, les femmes ont pris la parole, les unes pour dénoncer ladite opération qui, selon elles, ont entraîné des pertes en vies humaines ainsi que des exactions et des « pillages », les autres pour plaider en faveur d’une plus grande considération ou implication des femmes dans des actions similaires. Au nombre de leurs recommandations, la nécessité, selon elles, pour le gouvernement et la MINUSCA de changer de stratégie au cours des opérations futures. 

 

« Je suis en admiration pour vous, pour votre courage et capacité de résilience, votre engagement communautaire et votre leadership. Je suis prisonnier de l’espoir ; je ne doute point que la Centrafrique sortira de cet engrenage, et c’est cet espoir qui nous permet d’avancer », a indiqué le chef de la MINUSCA.

 

Et de préciser que « la question de la criminalité au km5 n’est pas nouvelle ; cela fait plus de deux ans que des commerces de ce quartier considéré comme le poumon de l’économie sont brûlés et que des autorités locales multiplient des plaidoyers afin que des actions sécuritaires soient optimisées et que l’autorité de l’État y soit rétablie ».

 

Pour le chef de la MINUSCA, contrairement aux différentes déformations de l’objectif de cette opération, le projet n’est nullement celui de désarmer de force les groupes armés. « Nous sommes dans un pays où l’État est plus faible que les gens qui détiennent les armes », a par ailleurs déploré Parfait Onanga-Anyanga, soulignant : « il faut aider l’État à reprendre le dessus ». 

 

Le Représentant spécial a aussi précisé : « les soldats de la paix ne resteront pas sans réponse lorsqu’ils se font tirer dessus », réitérant l’impérieuse nécessité pour la Mission de bénéficier de la coopération de la population, notamment via la mise à disposition, de la Mission, d’informations sur les groupes armés et leurs mouvements.