Renforcement des capacités des femmes candidates et suppléantes en Centrafrique

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9 déc 2015

Renforcement des capacités des femmes candidates et suppléantes en Centrafrique

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), en partenariat avec le Comité ad hoc « Genre et Elections », organise, du 8 au 11 décembre 2015, un séminaire de formation à l’endroit de 110 femmes candidates titulaires et suppléantes aux prochaines élections législatives. Ces dernières ont été proposées par les plateformes des partis et mouvements politiques, de la société civile et des candidates indépendantes venues de Bangui et de différentes  préfectures à savoir, Mbaïki au Sud-Ouest du pays, Bambari au Centre, Bangassou au Sud-Est et N’dele au Nord.

Cette activité a été ouverte par la Responsable de l’ONU- Femmes en Centrafrique, Chantal Ekambi, qui représentait le Représentant du Secrétaire général des Nations Unies en République Centrafricaine et Chef de la MINUSCA, Parfait Onanga-Anyanga. Participaient également à la cérémonie, le représentant du Ministre des Affaires sociales, de la Promotion du Genre et de l'Action humanitaire, Antoine Georges Mbaga, celui du Ministre de l'Administration du territoire, de la Décentralisation et de la Régionalisation, David Gbeti, ainsi que la présidente du Comité ad hoc « Genre et Elections », Dorothée Malenzapa.

L’objectif général de la formation est de renforcer les capacités des femmes leaders candidates et des suppléantes sur le leadership politique, gage de cohésion sociale et de paix en vue de bien les préparer à se lancer dans le processus électoral et la reconstruction post-conflit. Les femmes formées devront être capables de se positionner en tant que leaders. Elles devront aussi être capables de mobiliser l’électorat, en vue d’accroître leurs chances d’être élues.

Mais ces travaux visent aussi d’autres objectifs spécifiques, notamment, amener les femmes candidates à mieux comprendre le cadre juridique, les enjeux et défis des élections de sortie de crise en RCA ainsi que l’importance de leur candidature. Mais aussi,  conscientiser les femmes sur leurs  atouts, potentialités et sur la valeur ajoutée de leur participation dans la gouvernance tant au niveau national que local.

La présidente du Comité ad hoc « Genre et Elections », a souligné que depuis l’indépendance du pays en 1960, la femme centrafricaine n’a pas la place qu’elle mérite dans tous les domaines de la vie nationale alors qu’elle est la source de vie. Or, a-t-elle poursuivi, le développement d’un pays est impossible tant que la femme quel que soit son rang social, sa religion, sa culture, n’est pas impliquée.  « Ce n’est pas suffisant de ratifier des documents sur les droits des femmes et les mettre dans les tiroirs au moment où la femme continue à souffrir, à être exclue », a déploré Dorothée Malenzapa. Pour y remédier, elle a demandé aux femmes de se faire élire députées afin de plaider pour la cause de l’égalité des genres en tout : « Mais sachez qu’être députée n’est pas une fonction à prendre à la légère. Vous porterez une lourde responsabilité : celle de l’engagement dans un combat d’intérêt public. »

Quant à la Responsable de l’ONU- Femmes en Centrafrique, Chantal Ekambi,  elle dira que les obstacles à la forte représentativité des femmes sont nombreuses : « Depuis longtemps, la femme est l’ennemie d’elle-même, car elle s’est toujours discriminée par rapport aux hommes ; faible électorat féminin, difficultés des financements des campagnes électorales pour les femmes ; problèmes sociaux qui hantent les femmes comme les maladies, le logement, l’éducation, etc. » Elle a précisé qu’on ne donnera jamais le pouvoir aux femmes pour leur genre, « elles doivent travailler et prouver leurs capacités. » Et de demander à tous les participants d’inciter les jeunes et femmes à voter massivement pour les candidats féminins aux prochaines élections.

Le représentant du Ministre des Affaires sociales, de la Promotion du Genre et de l'Action humanitaire s’est réjoui que les femmes centrafricaines s’organisent pour participer activement à l’animation de  la vie politique du pays.

Le représentant du Ministre de l'Administration du territoire, de la Décentralisation et de la Régionalisation. David Gbeti a, pour sa part, apprécié ces femmes qui ont transcendé les différences sociales, ethniques et religieuses pour s’organiser ensemble dans le but de sortir la Centrafrique de la crise. « Vous êtes des mères éducatrices, vous devez éduquez les centrafricains à la paix, à l’amour, à la justice sociale, à la bonne gouvernance », a-t-il conclu.

De par son mandat, la MINUSCA prend en compte, tous les aspects, de la question transversale que constitue la problématique hommes-femmes. Elle aide les autorités de transition à garantir la contribution, la participation et la représentation pleine et effective des femmes dans tous les domaines et à tous les niveaux, y compris dans les activités de stabilisation, dans  la réforme du secteur de la sécurité et des opérations de désarmement, démobilisation, réintégration, et rapatriement. Mais aussi dans le dialogue politique national et les consultations électorales, notamment en fournissant des conseillers spécialisés dans la problématique hommes-femmes.