Cinquante leaders communautaires, religieux et autorités militaires de Bangassou, dans la préfecture du Mbomou, ont été sensibilisés à la politique de « Tolérance zéro » du Secrétaire général de l’ONU face aux actes d’exploitation et d’abus sexuels, ainsi qu’aux mécanismes de dénonciation. Organisée, le 16 avril 2025, par l’équipe Conduite et Discipline de la MINUSCA à Bangassou, dans le cadre de sa campagne de sensibilisation contre ces actes, cette session avait pour objectif principal d’impliquer les leaders communautaires et les autorités militaires dans la prévention et la lutte contre ces comportements inacceptables, et de les encourager à devenir des relais communautaires pour faciliter la dénonciation des actes d’inconduite.

Au cours des échanges, plusieurs thématiques ont été abordées, notamment le rôle et la mission de l’équipe Conduite et Discipline, les étapes clés de la prévention, les conséquences des actes d’exploitation et d’abus sexuels, les sanctions applicables en cas d’inconduite, ainsi que les réponses apportées et la protection des victimes.

L’atelier a également permis à l’équipe de la MINUSCA d’attirer l’attention des participants sur certaines pratiques qui entravent l’application de la politique de tolérance zéro. Il s’agit entre autres des règlements à l’amiable, du silence face aux abus, ou encore de l’acceptation volontaire par certains parents des actes commis sur des mineurs. Ces comportements compromettent les principes de tolérance zéro et nuisent au bon déroulement du mandat de la mission. 

Parmi les participants, Ernestine Galembi a exprimé sa reconnaissance envers la MINUSCA : « Je remercie la MINUSCA qui a bien voulu nous éclairer sur certains comportements pouvant détruire notre communauté, et en particulier nos jeunes filles. J’encourage les autres participants à s’engager et à soutenir l’équipe de Conduite et Discipline pour mettre fin à ces pratiques ».

Elle a également insisté sur la nécessité d’agir collectivement : « Nous remercions les équipes de Conduite et Discipline de la MINUSCA, qui ont souhaité impliquer les leaders communautaires. Les actes d’exploitation et d’abus sexuels existent bel et bien dans nos communautés, mais sont souvent perçus comme des faits normaux. Grâce à cet atelier, nous sommes désormais informés, et nous allons travailler main dans la main pour y mettre un terme. J’encourage tous les participants à dénoncer ces actes s’ils en sont témoins ou en sont informés par un membre de leur communauté ».

Par ailleurs, les participants ont échangé avec les représentants de la MINUSCA sur la cohésion sociale, les notions fondamentales des droits de l’homme, les six violations graves des droits de l’enfant, ainsi que le rôle de la Police de la MINUSCA dans la protection des civils. Une opportunité pour les participants de poser des questions précises et d’obtenir des réponses claires de la part des spécialistes de la mission.