Sensibiliser la communauté nationale sur la tragédie des enfants soldats

12 fév 2018

Sensibiliser la communauté nationale sur la tragédie des enfants soldats

Le 12 février de chaque année, la communauté internationale célèbre la journée internationale des enfants-soldats. La République centrafricaine, touchée par un conflit, a aussi commémoré cette journée lors d’une cérémonie, à Bangui,  rehaussée par la présence de la ministre de la Promotion de la femme, de la famille et de la Protection de l’Enfant,  Gisèle Pana, du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Parfait Onanga-Anyanga, de la Représentante de l’UNICEF, Christine Muhigana, et de nombreux enfants. 

Cette journée a été l’occasion pour sensibiliser le public à cette problématique mondiale et poser des gestes de solidarité envers ces enfants qui évoluent dans des contextes difficiles. 

Graziella Ouakabo, ex-enfant soldat a délivré un message, évoquant la  « solidarité » qui lui a donné la « force de témoigner », mais aussi de « comprendre qu’il n’y a pas de barrières entre les enfants (…) qu’on peut tourner la page ». 

Une solidarité et un soutien inconditionnel que la Représentante de l’UNICEF a encore rappelé en soulignant que « nous avons collectivement la responsabilité,  au regard du droit international humanitaire,  de protéger ces enfants ».  

Quant au Représentant du Secrétaire général des Nations Unies,  il a appelé à la réflexion autour des défis  qui interpellent tous les acteurs : « le 12 février, journée commémorative de l’entrée en vigueur du Protocole facultatif concernant l’implication des enfants dans les conflits armés donne l’opportunité de réfléchir à des solutions aux défis que soulève ce problème ».

 

Défis que  les autorités centrafricaines, par le biais  de la ministre Gisèle Pana, s’engagent à relever : « nous sommes conscients que les ravages causés par la crise ont aussi comme conséquences l’accès à l’éducation de nos enfants et aussi le phénomène des enfants soldats. Nous prenons l’engagement de nous impliquer pleinement pour éradiquer ce phénomène et permettre à tous les enfants de retrouver le chemin de l’école ».

 

La même célébration a réuni plusieurs personnes à l’intérieur du pays, tel à Bouar (Ouest) où plus de 150 enfants ont eu droit à une sensibilisation, au centre culturel Saint kisito, à travers des sketches et des messages sur les méfaits de l'implication des enfants dans les conflits armés. C’était en présence du Président de la Jeunesse Pionnière Nationale pour la Nana Mambere, Makama Jean-Rémy, les représentants des ONG nationales « Enfants Sans Frontière (ESF) et « Action des Jeunes Centrafricains Unis pour le Développement » (AJCAUD.), des membres influents du Mouvement Anti-Balaka basé à Bouar, ainsi les représentants de la MINUSCA.

Occasion pour les enfants de recommander que soient prises toutes les mesures légales et juridiques pour interdire et punir le recrutement et l’utilisation d’enfants dans le conflit, mais aussi pour protéger des anciens enfants associés aux groupes armés et ainsi garantir leur réhabilitation et réinsertion sociale, tout en leur offrant une opportunité équitable de suivi et de développement, d’accès à l’éducation et à la santé.

A Bria (Est), la journée a été marquée par une sensibilisation et une Conférence-débat sur le thème « Les stratégies de réduction des violences faites enfants dans la Préfecture de la Haute-Kotto’. Parmi les participants  figurent les autorités locales, des représentants de groupes armés, des jeunes, les enseignants, des associations de femmes, outre les enfants.

Il convient de rappeler qu’il y a  au moins 250.000 enfants-soldats à travers le monde. L’enfant-soldat n’est pas seulement celui qui se bat en se servant d’une arme. Il peut aussi être « un mineur, un démineur, un éclaireur, un espion, un porteur, un garde, une sentinelle, un cuisinier, un esclave domestique ou sexuel, etc. ». Et en Centrafrique l’UNICEF, la MINUSCA en collaboration avec des ONG tant nationales qu’internationales, prennent en charge des opérations de démobilisation et de réinsertion qui donnent des résultats non-négligeables.