Transhumance : La préfecture de Lim Pende s’engage pour une saison prospère et sans violence

10 oct 2024

Transhumance : La préfecture de Lim Pende s’engage pour une saison prospère et sans violence

Les 08 et 09 octobre 2024, avec le soutien financier et logistique de la MINUSCA, la préfecture de Lim Pende a organisé une conférence préfectorale pour une transhumance apaisée et prospère. Cette rencontre, à laquelle ont participé 65 personnes, dont 14 femmes, avait pour objectif de rassembler les acteurs de la transhumance afin d’anticiper d’éventuels incidents liés à cette activité économique. D’autres partenaires, tels que l’OIM et Concordis International, ont également pris part à la réunion.

Les travaux ont débuté par un état des lieux général de la transhumance dans la préfecture de Lim Pende. Il s’agissait d’expliquer son organisation et son fonctionnement, tout en identifiant les difficultés liées à la bonne pratique de cette activité.

Le groupement de confessions religieuses, Cadre d’Appui Spirituel aux Autorités Locales (CASAL), a signalé l’existence de 10 couloirs de transhumance, officiels et alternatifs, tracés pour le Gouvernement centrafricain. Cependant, ces couloirs sont rarement utilisés en raison des attaques perpétrées contre les troupeaux le long de ces routes.

Par ailleurs, l’ONG Concordis International estime que les conflits liés à la transhumance proviennent principalement de l’insuffisance d’infrastructures adaptées et de la compétition entre les populations locales et les animaux pour l’utilisation de ces infrastructures. Pascaline FAIDA MAGENGO, cheffe de Concordis à Paoua, explique que « les forages s’assèchent en période de chaleur, et les femmes sont obligées d’aller chercher de l’eau dans les puits pastoraux, avec le risque de se faire violer en brousse ».

Le Comité de Travail sur la Transhumance de Lim Pende rapporte qu’il n’existe aucune zone de pâturage aménagée dans toute la préfecture, ni de marché à bétail. À l’exception de la sous-préfecture de Ndim, les sous-préfectures de Paoua, Taley, Bimbi et Ngaoundaye sont toutes gravement affectées par des conflits entre éleveurs et agriculteurs. Ces conflits vont de la dévastation des champs au vol de bétail, en passant par des meurtres ou des viols.

Face à cette situation, six groupes de discussion ont été formés lors de la conférence afin de réfléchir sur la manière de faire respecter les couloirs de transhumance, de sécuriser ces derniers et de mettre en place des stratégies pour limiter ou éradiquer les vols de bétail. Une vingtaine de recommandations ont été formulées pour faire en sorte que la transhumance devienne une opportunité économique pour tous.

Selon la Préfète de Lim Pende, Pierrette Benguere, « la transhumance présente certains avantages, comme le paiement de taxes, la création d’emplois et d’activités génératrices de revenus qui soutiennent l’économie de la République centrafricaine ».

Pour garantir la mise en œuvre et le respect de ces recommandations, la préfète de Lim Pende s’est engagée à informer les transhumants internationaux, en particulier ceux venant du Tchad et du Cameroun, lors d’une prochaine rencontre avec ces deux parties.

La MINUSCA, par la voix de son Directeur des Affaires Politiques, Bertrand Njanja Fassu, a également réitéré son engagement : « Bien sûr, la MINUSCA sera toujours là pour accompagner les autorités et les acteurs dans le domaine de la transhumance afin que nous puissions trouver des solutions pratiques pour assurer une transhumance apaisée et prospère », a-t-il déclaré.