Un projet sur la gestion de rumeurs dans la préfecture de Mbomou :

9 mar 2020

Un projet sur la gestion de rumeurs dans la préfecture de Mbomou :

AMURI ALEKA

Ce projet initié par la section de la communication stratégique et de l’information publique de la MINUSCA vise en premier lieu à identifier les leaders ayant une influence réelle et avec le pouvoir de mieux informer la population et, en second lieu, d’aider ces leaders communautaires à s’engager au dialogue et à bien comprendre les situations de leurs communautés pour combattre les rumeurs, les fausses informations et les instigations à la haine.

Au total 120 participants dont 52 femmes ont suivi différentes communications sur la gestion de rumeurs. « C’était une occasion d’expliquer comment se propagent les rumeurs dans la préfecture du Mbomou. Les participants étaient édifiés sur la trajectoire de la rumeur depuis les sous-préfectures jusqu’à Bangassou, et vice-versa. Souvent dans notre préfecture, suite à ces fausses informations, les populations fuient leurs villages avec de conséquences humanitaires énormes », a dit Christian Kotalingbora, coordonnateur de la Société civile du Mbomou.

Pour le Président du Tribunal de grande instance de Bangassou, en l’absence d’une disposition légale affirmée de répression de rumeurs et ses effets collatéraux, « il est du devoir des autorités en place de donner à la population les informations les plus précises possibles, de manière rapide et complète en temps réel ». Et Gervais Mokogba d'ajouter que « C’est justement lorsqu’il y a des violences générées par ces rumeurs que la justice met en marche la machine judiciaire avec comme corollaire la répression ».

Courant septembre et octobre 2019, des rumeurs galopantes sur la reprise des hostilités et l’attaque de la ville de Bangassou n’avaient cessé de défrayer la chronique. En date du 21 octobre 2019, le Bureau terrain de la MINUSCA à Bangassou a rencontré les différents partenaires pour envisager les voies de sortie en vue d’endiguer ces rumeurs et faire le point sur les activités du Comité local pour la Paix et la Réconciliation (CLPR) avec l’expertise de la section des Affaires Civiles de la MINUSCA.  « Les rumeurs galopantes sur la reprise des attaques intercommunautaires à Bangassou sapent le processus de paix et nécessitent un activisme soutenu de tous les partenaires , c’est dans cette optique que la MINUSCA lance ce projet de gestion de rumeurs à l’échelle préfectorale en vue de vous montrer comment éviter la propagation de fausses informations », a renchéri François Barashingwa, représentant du Chef de Bureau de la MINUSCA.

Cet atelier a réuni plus de cent jeunes hommes et femmes, des fonctionnaires et agents de l’Etat, des officiers des Forces de sécurité intérieure (FSI), ainsi que les officiers des Forces armées centrafricaine (FACA). 

A la fin de l’atelier, un comité de gestion de rumeurs a été mis en place dans chaque arrondissement de Bangassou. Ces derniers auront pour responsabilité de faire le suivi de chaque rumeur dans leurs zones respectives, et de remonter aux forces de sécurités toutes informations qui tendent à menacer la vie de la population civile ou troubler l’ordre public.

Le Bureau régional de la MINUSCA continue la médiation et ses bons offices pour aider à remettre la confiance et résoudre les conflits intra-communautaires avec des moyens pacifiques, et en favorisant une approche proactive, de dialogue et de partage de bonnes informations, en vue de contrer les rumeurs de plus en plus galopantes. 

A4P